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"Red Day": hommes et femmes ne sont pas égaux face aux maladies cardiovasculaires

Installation d'un affiche pour la journée "Go red for woman", de ce mardi 7 avril.

Installation d'un affiche pour la journée "Go red for woman", de ce mardi 7 avril. - BFMTV

Sensibiliser le public et les personnels soignants aux maladies cardiovasculaires féminines, tel est l'objet de la journée "go red for women" où chacun est invité à s'habiller en rouge pour marquer son soutien à cette cause. L'association RMC-BFMTV est partie prenante de cette opération.

S'habiller en rouge pour marquer son soutien à lutte contre les maladies cardiovasculaires féminines, tel est l'objet du ce "Red Day", importé des Etats-Unis avec une décennie de retard. Le but de l'opération "Go Red for Women" est d'informer et de sensibiliser l'opinion sur les risques cardiovasculaires chez la femme, en invitant chacun à s'habiller de rouge. Tout au long de la journée, les présentatrices et présentateurs de BFMTV et RMC se prêteront au jeu, ajoutant une touche de rouge à leur tenue.

Elles sont près de 9 millions à en mourir chaque année dans le monde de ce fléau. Pourtant, la recherche est orientée à 80% vers les hommes. "Une injustice terrible", estime Isabelle Weill, présidente de l'association RMC/BFM qui apporte son soutien à "une vaste étude épidémiologique dont les résultats seront présentés à la fin de l'année".

"Le mode de vie des femmes a changé"

Mais pourquoi un tel retard dans le traitement des maladies cardiovasculaires féminines? Alain Ducardonnet, spécialiste santé de BFMTV, explique que l'on a longtemps cru que la protection assurée par "les œstrogènes" (hormones féminines, ndlr), était suffisante. Si cette protection est une réalité, le médecin rappelle que "le mode de vie des femmes a changé". "Elles fument plus, travaillent beaucoup et sont stressées", constate-t-il. 

La prévention en matière de risques cardiovasculaires est loin d'être aussi efficace que celle relative au cancer du sein: "Les femmes pensent cancer du sein, mais il faut qu'elles pensent maladies cardiovasculaires", insiste Alain Ducardonnet.

Les femmes encore plus exposées?

En matière cardiovasculaire, hommes et femmes ont des spécificités propres, avance Alain Ducardonnet. "Leurs artères sont plus étroites", explique-t-il. Les signes laissant présager d'une pathologie sont également différents. Ainsi, la traditionnelle "douleur dans la poitrine laissant présager d'un infarctus pourra être une douleur abdominale, mais parfois aussi c'est une fatigue prolongée, une angoisse profonde".

Cette différence induit pour le médecin "un retard au niveau du diagnostique" alors que "20% des femmes ne passent pas le test d'effort", qu'elles devraient réaliser. D'où la nécessité de sensibiliser les patientes, mais aussi les médecins. "C'est un retard dans les têtes, dans notre stratégie", estime Alain Ducardonnet. Pour plus d’informations, conseils ou encore témoignages, rendez-vous sur le site http://www.goredforwomen.fr/. Ce dernier propose également aux femmes de participer à une étude épidémiologique en ligne, dont les résultats seront publiés à la fin de l’année 2015.

D. N.