BFMTV
Santé

Lutte contre le cancer : "des traitements de plus en plus personnalisés"

En France, les patients sont bien traités, quel que soit leur milieu social.

En France, les patients sont bien traités, quel que soit leur milieu social. - -

INTERVIEW - A l'occasion de la journée mondiale contre le cancer, le Pr Calvo revient sur les inégalités sociales face à la maladie, et les traitements d'aujourd'hui, de plus en plus individualisés.

Nous ne sommes pas tous égaux face aux risques de mourir d'un cancer. Les inégalités sociales se sont creusées ces dernières années, selon le dernier rapport de l'Institut national du Cancer (INCa).

Les chiffres sont alarmants : une personne non-diplômée a ainsi 2,5 fois plus de chances de mourir d'un cancer qu'une personne diplômée par exemple. A l'occasion de la journée mondiale contre le cancer ce lundi, le Pr Fabien Calvo, directeur général adjoint de l'INCa, décrypte ce phénomène grandissant, mais nous rapporte également les dernières avancées de la recherche, porteuses d'espoir.

Le dernier rapport de votre institut pointe de grandes inégalités sociales face au cancer. Pourquoi ?

Certains groupes dans la population ont plus de cancers et en meurent plus. Ces inégalités sociales se retrouvent principalement dans la survenue de la maladie et dans le dépistage, mais moins dans le traitement, car on peut être bien soigné en France, quels que soient ses moyens. La survenue du cancer est plus importante dans ces populations car elles sont plus exposées à un tas de facteurs, comme la consommation d'alcool, le tabagisme, la malbouffe, ou encore l'absence d'activité physique. Plus on est riche et diplômé, plus on est sensible aux moyens de prévention et surtout au dépistage du cancer. On est donc susceptible de mieux guérir.

>> A LIRE AUSSI : L'ADN à quatre hélices, nouvelle clé pour combattre le cancer ?

Quelles sont les dernières avancées de la recherche ?

Elles portent essentiellement sur l'individualisation de la maladie et de sa prise en charge. Un cancer du sein est très différent d'une patiente à l'autre par exemple. Les propositions thérapeutiques ne se font plus en fonction du type de cancer, mais selon des caractéristiques du cancer du patient. Et parfois, un cancer de l'estomac peut présenter beaucoup de similitudes avec un cancer du sein par exemple, et se soigner de la même manière.

Quels sont les enjeux à court terme de la lutte contre le cancer ?

L'objectif à court terme est d'aller plus loin dans la médecine de précision que je viens d'évoquer, et d'offrir des traitements de plus en plus personnalisés et adaptés aux patients, quel que soit le type de cancer. A l'échelon national, on découvre 365.000 nouveaux cas de cancer chaque année en France, et un peu plus de 50% des patients guérissent. Ce n'est pas assez. Autre objectif, convaincre les gens, notamment dans les milieux défavorisés, de l'importance du dépistage. Plus un cancer est diagnostiqué tôt, plus le patient a de chances d'être soigné.

|||Chiffres clés :

• 357.700 nouveaux cas de cancers estimés en 2010, 203.100 hommes et 154.600 femmes.

• Parmi les nouveaux patients ayant eu un diagnostic de cancer en 2005, au moins 123.000 d’entre eux guériront de leur cancer.

• Il y a de plus en plus de cancers diagnostiqués, mais le taux de mortalité diminue sur ces dix dernières années.

Source : Institut national du Cancer