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Santé

Les cas de syphilis ont bondi de 70% en Europe entre 2010 et 2017

Test de syphilis. (Photo d'illustration)

Test de syphilis. (Photo d'illustration) - Army Medicine - flickr - CC Commons

L'Union européenne fait face à une inquiétante recrudescence du nombre des cas de syphilis ces dix dernières années. Pas moins de 260.000 nouveaux cas ont été dépistés sur la période 2007-2017: un record. Les auteurs de l'étude insistent sur l'importance du dépistage.

La syphilis connaît une forte recrudescence en Europe ces dix dernières années. Un rapport du centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM) publié vendredi dernier révèle que 260.000 nouveaux cas ont été recensés en Europe entre 2007 et 2017. 

L'étude, menée dans 23 pays de l'Union européenne, note que le nombre de malades avait légèrement diminué entre 2007 et 2017, avant de connaître une hausse importante jusqu'à 2017. Pas moins de 33.000 cas ont été recensés en 2017: un chiffre en hausse de 70% par rapport à 2010.

Comme le rapportent les auteurs du rapport, les pays de l'UE connaissent donc pour la première fois depuis le début du XXIe siècle, davantage de cas de syphilis que d'infections au VIH.

L'Islande, l'Irlande et le Royaume-Uni touchés

Infection sexuellement transmissible, la syphilis peut s'avérer dangereuse voire mortelle si elle n'est pas prise en charge. Elle se manifeste par des éruptions cutanées sur la peau et les muqueuses, de la fièvre, des douleurs articulaires ou encore des lésions au niveau des organes génitaux. 

Bien que les différents pays de l'Union européenne soient touchés par cette augmentation à des degrés différents, 15 d'entre eux ont signalé une hausse de plus de 15% du nombre de cas sur la période 2010-2017. Parmi eux, l'Islande, l'Irlande et le Royaume-Uni se placent en tête; juste avant l'Allemagne et Malte. L'étude tend également à montrer que les personnes les plus concernées sont les hommes homosexuels vivant en zone urbaine. 

"L'augmentation des infections à syphilis que nous observons en Europe, ainsi que dans d'autres pays du monde, est le résultat de plusieurs facteurs tels que les personnes ayant des rapports sexuels sans préservatif et des partenaires sexuels multiples, combinés à une diminution de la peur de contracter le VIH", précise Andrew Amato-Gauci, chargé de l'étude du CEPCM concernant le VIH, les IST et les hépatites virales.

Les auteurs du rapport préconisent, pour endiguer cette inquiétante recrudescence, de faire des dépistages réguliers pour les publics à risque, ainsi que des campagnes de sensibilisation auprès du grand public.

Jeanne Bulant