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Santé

Les anti-OGM s'inquiètent de voir du saumon transgénique dans nos assiettes

Saumon canadien. (illustration)

Saumon canadien. (illustration) - Maya-Anaïs Yataghène - flickr - CC

Avec le CETA, le traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, le "saumonstre" pourrait atterrir dans nos assiettes sans que nous le sachions, mettent en garde ses détracteurs. Ce que réfute l'industrie piscicole, qui dit veiller au grain.

"Le gouvernement sacrifie l'environnement et la santé sur l'autel du libéralisme", juge l'association Foodwatch à propos de l'accord de libre-échange entre l'Union europénne et le Canada. En ligne de mire, les aliments transgéniques.

Même si l'accord n'est entré en vigueur que de manière provisoire depuis le 21 septembre dernier et sa ratification par l'Union européenne en février - en attendant une ratification par chaque pays qui pourrait prendre plusieurs années - il est appliqué de manière anticipée. Et dans ce renforcement de la coopération avec le Canada, que les anti-OGM perçoivent comme de sinistre augure, le saumon transgénique fait particulièrement peur. Ce "saumonstre" ou "Frankenfish", comme certains l'appellent outre-Manche, est un animal génétiquement modifié qui nécessite quatre fois moins de nourriture pour une croissance deux fois plus rapide. L'aubaine n'a pas échappé à la pisciculture canadienne: la fédération a autorisé en mai dernier la commercialisation de ce poisson.

La crainte est qu'avec l'entrée en vigueur du CETA, des importations de ce saumon transgénique élaboré par la firme AquaBounty ne passent en douce sur notre territoire.

Le saumon transgénique canadien est-il traçable?

En théorie, la France prohibe la commercialisation de tels produits. Mais la difficulté est qu'au Canada la législation n'impose d'étiquetage alimentaire que si l'aliment présente un risque avéré pour le consommateur, comme en présence d'un allergène. Or, il est vrai que l'interdiction du saumon OGM relève, pour l'heure, de l'application du principe de précaution.

Sur TF1, le délégué général de l'industrie du poisson Pierre Commère relevait dans un reportage diffusé mardi qu'il était facile de déterminer quel saumon était ou non génétiquement modifié, par un simple test. Sa traçabilité est autrement dit d'une facilité enfantine.

Reste que ces tests représentent un coût pour l'importateur, "entre 5 et 15 euros", précise au Monde la Fondation pour la nature et l’homme (FNH). Et dans un but de coopération accrue, la suppression des droits de douane et la volonté de déréglementation instituée par le traité ne vont pas dans le sens d'une meilleure information du consommateur, tant canadien, mais surtout européen.

David Namias