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La Norvège veut croire que son saumon d'élevage est bon à consommer sans modération

Selon un rapport d'experts norvégiens, on peut consommer un kilo de saumon d'élevage par semaine sans risque pour la santé

Selon un rapport d'experts norvégiens, on peut consommer un kilo de saumon d'élevage par semaine sans risque pour la santé - Eric Piermont - AFP

Ce poisson gras, qui fait souvent l'objet de critiques pour ses effets supposés sur la santé (dioxines et mercure),  peut être consommé presque sans modération y compris par les femmes enceintes,  conclut un rapport d'experts publié lundi.

En 2013, un reportage télévisé l'avait taxé de "nourriture la plus toxique au monde". Un an plus tard, et à l'approche des fêtes, le saumon d'élevage de Norvège entend prendre sa revanche. Selon un rapport d'analyse publié lundi, ce poisson pourrait être dégusté presque sans modération y compris par les femmes enceintes.

"Un risque insignifiant"

"Les avantages liés à la consommation de poisson l'emportent nettement sur le risque insignifiant que représentent les niveaux actuels de polluants et autres substances étrangères", a déclaré Janneche Utne Skaare, du Comité scientifique pour la sécurité alimentaire (VKM) mandaté par le gouvernement norvégien pour examiner la question.

"Vu le niveau actuel des produits les plus toxiques que sont les PCB, les dioxines et le mercure, ni les gros mangeurs ni les autres n'ingèrent des quantités nocives en mangeant du poisson gras ou maigre", a dit cette biologiste et toxicologue, citée par la chaîne NRK.

Sur la base d'une précédente étude du VKM, les autorités norvégiennes de la santé recommandaient jusqu'alors aux jeunes femmes et femmes enceintes de limiter à deux repas hebdomadaires leur consommation de poissons gras (saumon, truite, maquereau, hareng) pour ne pas exposer leur progéniture à des risques sanitaires.

Teneur en mercure divisée par deux 

Cette précaution est désormais levée. La nouvelle étude du VKM "montre au contraire combien il est important que ce groupe mange du poisson car il est prouvé que la consommation de poisson par la mère contribue positivement au développement du système nerveux du foetus et des bébés allaités", a indiqué Knut-Inge Klepp, un haut responsable de la Direction de la santé publique.

Selon le nouveau rapport, le saumon d'élevage contient aujourd'hui 70% de dioxines et PCB en moins que lors des dernières mesures, rendues publiques en 2006, et sa teneur en mercure a été divisée par deux grâce à un changement d'alimentation.

Les huiles végétales ont largement remplacé les farines et huiles de petits poissons, lesquelles ne représentent plus que 29% de la nourriture du poisson d'élevage contre 90% en 1990, selon l'Institut de recherche Nofima.

Les calculs du VKM montrent que l'on peut consommer plus d'un kilo de saumon d'élevage (...) par semaine sans risquer d'absorber des quantités nocives de polluants", a fait valoir la Direction de la santé publique, qui continue de recommander deux ou trois repas hebdomadaires à base de poisson, soit entre 300 et 450 grammes, dont la moitié en poissons gras.

"Relativement dangereux vis-à-vis du cancer"

Un avis que ne partage pas le Professeur David Khayat, chef du service d'oncologie médicale de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et auteur de Prévenir du cancer, ça dépend aussi de vous.

"Tous les gros poissons gras, comme le saumon et le thon rouge, sont considérés comme relativement dangereux vis-à-vis du cancer parce qu’ils sont extrêmement pollués par les métaux lourds (arsenic, mercure, plomb …) mais aussi par les POP (polluants organiques persistants)",avait-il affirmé sur l'antenne de BFMTV le 11 novembre dernier..

"Il n'est pas recommandé aux femmes enceintes et aux enfants de moins de six ans de manger trop de saumon... Il ne s'agit pas de ne pas en manger du tout mais d'en manger peu".

M.G. avec AFP