BFMTV
Santé

Le smartphone, nouveau support de promotion du tabac

Interface d'une application proposée lorsqu'on tape le mot-clé "tobacco" dans l'App Store

Interface d'une application proposée lorsqu'on tape le mot-clé "tobacco" dans l'App Store - -

Des chercheurs australiens ont révélé lundi l'existence d'une centaine d'applications "pro-tabac" pour smartphone. Une publicité indirecte qui va à l'encontre de la convention-cadre de l'OMS... mais qui fait un tabac.

Apprenti fumeur et utilisateur de smartphone ? Pour 0,79 centimes, vous pouvez aquérir une application qui "vous apprend étape par étape à rouler une cigarette, avec une interface simple et d'étonnants graphismes en 3D".

Un exemple parmi les 107 applications "pro-tabac" répertoriées par des chercheurs de l'Université de Sydney, dans une étude publiée lundi dans la revue Tobacco Control.

A l'encontre des textes anti-tabac

Si certaines applications de simulation visent clairement les fumeurs tentant d'arrêter, d'autres apprennent au contraire à tirer sur une cigarette sans crapotter ou à fumer le cigare en société. Grâce à son smartphone, on peut aussi collecter des points pour acheter les produits d'une célèbre marque blanche et rouge, ou télécharger des fonds d'écran de sa marque préférée.

Problème : cette publicité déguisée va à l'encontre de l'article 13 de la Convention-cadre de l'OMS contre le tabac, qui impose aux 168 pays signataires "l'interdiction totale de la publicité, de la promotion et du parrainage" des produits du tabac.

Impact sur les jeunes

Selon l'étude, les 42 applications proposées par l'Android Market ont été téléchargées 6 millions de fois. Les auteurs de l'étude s'inquiètent surtout de l'impact de ces applications sur les adolescents, grands détenteurs de smartphones et friands d'applications ludiques.

Or c'est précisément le jeune public que la Commission européenne cherche à dissuader avec sa nouvelle directive anti-tabac à l'étude. Celle-ci cible en effet le visuel des paquet de cigarettes afin de les uniformiser et de les rendre moins attractifs. Des mesures qui visent surtout les jeunes, réputés sensibles au marketing.