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Santé

Les deux principaux syndicats de médecins libéraux votent contre les nouveaux tarifs des consultations

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(photo d'illustration) - Philippe HUGUEN © 2019 AFP

La proposition de prévoit que toutes les consultations médicales seraient revalorisées de 1,50 euro. Pour les généralistes, cette revalorisation sans condition porterait la consultation de base à 26,50 euros, contre 25 euros depuis 2017.

Les deux principaux syndicats de médecins libéraux, chez les généralistes et les spécialistes, ont annoncé dimanche soir leur rejet "à l'unanimité" des nouveaux tarifs des consultations proposés par l'Assurance maladie, en contrepartie d'un engagement à augmenter leur activité.

Les six syndicats de médecins représentatifs ont jusqu'à mardi pour dire s'ils acceptent ou non la nouvelle grille de tarifs des consultations et autres forfaits proposée par la Sécurité sociale pour cinq ans.

"Il y a eu 98% de participation et 100% ont dit non à la signature. Un vote négatif à l'unanimité" qui "doit être de nature à faire réfléchir les politiques", a déclaré lors d'une conférence de presse Agnès Giannotti, la présidente de MG France, le plus important syndicat de généralistes.

Même résultat chez les spécialistes de l'union Avenir Spé-Le Bloc, réunis en assemblée générale dimanche: "Pas de signature, à l'unanimité", a indiqué le président d'Avenir Spé, Patrick Gasser. "On a fait ce qu'on a pu, c'est un échec", a-t-il ajouté, mais "la responsabilité en incombe à d'autres, au gouvernement et au-dessus".

Consultation à 26,50 euros

La proposition de la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie), prévoit que toutes les consultations médicales seraient revalorisées de 1,50 euro. Pour les généralistes, cette revalorisation sans condition porterait la consultation de base à 26,50 euros, contre 25 euros depuis 2017.

Les praticiens acceptant de prendre des "engagements territoriaux" (prendre davantage de patients, participations aux gardes, exercice dans des déserts médicaux...) obtiendraient un tarif de consultation supérieur, à 30 euros par exemple pour les généralistes.

Mais chez les généralistes, cette question du tarif a été "marginale" dans l'issue du vote, a assuré Agnès Giannotti, expliquant que les praticiens souffrent surtout d'un "manque de reconnaissance".

"Dire qu'il faut qu'on s'engage, ça veut dire qu'on ne le fait pas et ça, c'est absolument inaudible pour la profession", a-t-elle ajouté.

Des contreparties "pas admissibles"

Pour les spécialistes, les contreparties exigées n'étaient tout simplement "pas admissibles", a expliqué Patrick Gasser, comparant l'enveloppe globale de 1,5 milliard d'euros avancées par la Cnam aux "milliards injectés dans les établissements de santé, publics et privés" depuis le Covid et le "Ségur de la santé"

Avec ce rejet des deux organisations pesant plus de 30% chacune parmi les généralistes et les spécialistes, le projet d'accord soutenu par le gouvernement est en passe de tomber à l'eau. A défaut d'une improbable alliance entre au moins deux des quatre syndicats restants, les nouveaux tarifs seront fixés par un "arbitre" - en l'occurrence, une haute fonctionnaire désignée par l'exécutif.

Le ministère de la Santé a convié un point de presse dédié à ce sujet lundi en milieu de matinée.

S.R. avec AFP