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Le 3e plan autisme, entre espoir et inquiétudes

La ministre de la Santé Marisol Touraine et la ministre des Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti présentent le "plan autisme", le 2 mai 2013.

La ministre de la Santé Marisol Touraine et la ministre des Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti présentent le "plan autisme", le 2 mai 2013. - -

Le gouvernement a dévoilé aujourd'hui un plan de 205 millions d'euros pour rattraper le retard pris par la France dans la prise en charge de l'autisme. Les associations sont divisées face aux mesures proposées.

Les associations sont divisées face aux mesures du troisième plan autisme, dévoilé jeudi. En allouant un budget de 205 millions d’euros, 18 millions de plus que le précédent, le gouvernement souhaite pourtant rattraper le retard "considérable" pris par la France en la matière.

"Il s'agit d'améliorer la vie quotidienne de centaines de milliers de personnes", a souligné la ministre de la Santé Marisol Touraine, en présentant ce plan aux côtés de la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti. Un nouveau-né sur 150 serait en effet concerné par ce trouble, qui touche entre 250.000 et 600.000 personnes en France.

Dépistage précoce

Le gouvernement entend profiter de la refonte du carnet de santé, en 2015, pour y inclure une grille de dépistage des premiers signes de l'autisme dès 18 mois. Il prévoit aussi la création de 700 places pour les petits en unités d'enseignements en maternelle.

1.500 places pour les adultes, 5.000 professionnels formés

Autre axe fort du plan: "l'accompagnement tout au long de la vie", avec 1.500 places d'accueil en plus pour les adultes autistes. Le gouvernement met également l'accent sur la formation, avec l'ambition de sensibiliser 5.000 professionnels de santé, du secteur médico-social et des travailleurs sociaux, aux particularités de l'autisme.

De nouvelles méthodes de prise en charge

Le gouvernement prend également position dans le débat tendu entre partisans de la méthode de soin psychanatique (qui conduit à l'internement en institut psychiatrique) et ceux qui préconisent une approche éducative.

"En France depuis quarante ans, l'approche psychanalytique est partout, et aujourd'hui elle concentre tous les moyens ", a déclaré Marie-Arlette Carlotti au Parisien. "Il est temps de laisser la place à d'autres méthodes pour une raison simple: ce sont celles qui marchent et qui sont recommandées par la Haute autorité de santé" (HAS).

Les associations partagées

"Décevant", a pourtant tranché jeudi M'Hammed Sajidi, président de l'association Vaincre l'autisme. "Le plan ne prévoit pas la création de places dans des structures innovantes", a-t-il notamment déploré, estimant que la France allait mettre encore plusieurs dizaines années à former des professionnels aux méthodes éducatives.

Par ailleurs, les places prévues en maternelles pour les enfants autistes se feront certes "dans des écoles ordinaires, mais cela restera des classes spécialisées, c'est complètement isolant", a-t-il jugé.

Plus mesuré, Vincent Gerhards, président du collectif autisme, qui regroupe près de 200 associations, a salué un plan qui "tourne le dos aux mauvaises pratiques". Il met tout de même en avant la nécessité d'une "volonté politique dans la durée pour que les choses bougent", promettant une grande "vigilance" des associations.


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