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Santé

L'été "va être atroce, du jamais-vu": Patrick Pelloux dénonce une situation "catastrophique" dans les hôpitaux

Patrick Pelloux, le 15 avril 2021

Patrick Pelloux, le 15 avril 2021 - JOEL SAGET / AFP

Dans un entretien à "Ouest-France", le président de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France alerte sur la crise dans le secteur hospitalier et plaide pour la réintégration des soignants non-vaccinés.

Plus de deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, les hôpitaux sont toujours en crise. Face à un manque croissant de personnel, plusieurs CHU ont dû fermer des lits, partout en France. À Bordeaux, la pénurie est telle que les urgences, la nuit, n'accueillent plus que les cas graves, orientés par le Samu. "La situation est catastrophique", dénonce dans un entretien à Ouest-France l'urgentiste Patrick Pelloux.

Le président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France accuse "les pouvoirs publics qui veulent créer une situation de chaos pour fermer des structures."

"Le système a été déstabilisé et les personnels ont été un peu abandonnés après avoir énormément travaillé" pendant la crise sanitaire, résume Patrick Pelloux auprès du quotidien régional.

"Nous allons avoir des décès inopinés"

Si la crise continue et qu'aucune mesure n'est mise en place, l'été "va être atroce, du jamais-vu", prévient le médecin. "Nous allons avoir des décès inopinés et involontaires dans les structures", alerte Patrick Pelloux.

"Cela va être renforcé par l’afflux massif de touristes dans des zones balnéaires où les hôpitaux ne fonctionnent plus, ou seulement avec des médecins intérimaires. Pour l’instant, nous n’avons plus de ministre de la Santé, nous sommes entre deux élections et nous savons qu’aucune décision ne sera prise. C’est terrifiant", explique le président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France.

Augmenter la rémunération des soignants

Patrick Pelloux estime que le Ségur de la Santé "a été sans effet" et l'augmentation de salaire mise en place par Olivier Véran "insuffisante." Il appelle surtout le prochain gouvernement a prendre des mesures rapidement, et notamment la réintégration des soignants non-vaccinés. "Nous sommes en pleine tempête, il faut que tout le monde vienne sur le bateau."

Il demande également le doublement de la rémunération des gardes de nuit pour les médecins, ainsi qu'un "renouvellement" du management dans les hôpitaux.

"Il faut obliger les doyens des facultés à augmenter de 50 % le nombre d’étudiants reçus en première années de médecine", plaide aussi celui qui veut voir les infirmières, les aides-soignants et les ambulanciers être rémunérés "quand ils sont dans leur deuxième ou troisième année de formation."

Ariel Guez