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L'accident thérapeutique à Rennes est sans précédent en France

Une personne est en état de mort cérébrale après avoir participé à un essai clinique à Rennes.

Une personne est en état de mort cérébrale après avoir participé à un essai clinique à Rennes. - Fred Dufour - AFP

Une personne est en état de mort cérébrale et cinq autres hospitalisées à Rennes après un essai clinique. En France, l’accident est sans précédent par sa gravité.

Les accidents lors des essais thérapeutiques sont rarissimes en France. Celui qui survenu à Rennes lors d’un essai avec un médicament antidouleur sur des patients volontaires et en bonne santé l’est d’autant plus par son ampleur.

Vendredi, le ministère de la Santé a en effet annoncé qu’un patient était en état de mort cérébrale et que cinq autres participants au test étaient hospitalisés. Après le drame, l’Agence du médicament indique qu’"il n’y a jamais eu un événement aussi grave en France".

Un constat que partage Me Philippe Courtois, avocat spécialisé du droit de la santé. "En France, c’est un accident qui n’a aucun comparatif", assure-t-il sur BFMTV. "Il y en a eu aux Etats-Unis, il y en a eu un seul à ma connaissance dans les pays nordiques".

Des effets indésirables se manifestent parfois dans les essais cliniques. Me Philippe Courtois cite "des démangeaisons, des céphalées, des paralysies faciales". "Mais avec un produit de santé testé en phase 1, c’est la première fois en France qu’on a de telles conséquences gravissimes pour la santé", poursuit-il.

"On a fait une recherche dans nos dossiers et on a retrouvé sur les 15 dernières années moins de dix cas en France, avec des conséquences infiniment moins graves que ce qui est décrit pour cet accident", a précisé pour sa part à l'AFP Philippe Treguier, directeur juridique de l'Oniam, l'organisme public chargé d'indemniser les victimes d'accidents médicaux.

Une jeune patiente morte aux Etats-Unis

Les risques existent malgré tout dans ces tests. Parmi les précédents recensés, l’AFP cite la mort d’une femme de 24 ans aux Etats-Unis en 2001. En parfaite santé, elle avait participé à un essai clinique d’un médicament expérimental contre l’asthme, l’hexamethonium, conduit par l’Université John Hopkins. Il s’agissait du premier décès d’un cobaye humain depuis 1986 dans cette prestigieuse université.

En 2006, en Angleterre cette fois, six hommes avaient été hospitalisés en soins intensifs dans un hôpital de Londres. Ils avaient participé à l’essai clinique d’un nouveau traitement contre la leucémie, la polyarthrite rhumatoïde et la sclérose en plaque.

Chaque année, des milliers de volontaires, souvent des étudiants qui veulent payer leurs études, participent à de tels essais cliniques.

C. B avec AFP