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Santé

Hôpital: faible mobilisation dans les rues en attendant la "mission flash"

Plusieurs syndicats et collectifs ont appelé les personnels hospitaliers à manifester ce mardi, mais dans de nombreuses villes de France, la mobilisation n'a pas fait le plein.

En pleine crise des urgences et à quelques jours des législatives, les personnels hospitaliers se sont peu mobilisés ce mardi pour réclamer des hausses de salaire et d'effectifs, tandis que l'exécutif attend le résultat de la "mission flash" commandée par Emmanuel Macron.

Pour cette première journée d'action du second quinquennat Macron, neuf syndicats et collectifs de soignants organisaient des rassemblements dans au moins cinquante villes.

Mais la mobilisation n'a pas fait le plein. Ainsi à Paris, entre 200 et 300 manifestants se sont retrouvés devant le ministère de la Santé en début d'après-midi. Ils étaient à peu près aussi nombreux à Toulouse, Grenoble, ou encore Nantes.

"Il y a beaucoup de fatigue professionnelle, on est rappelés sur nos jours de congés", soulignait Noëlle, aide-soignante au CHU de Rennes, où une centaine de personnes ont défilé du CHU à l'agence régionale de santé (ARS).

Un hôpital "au bord du KO"

C'est aux urgences que le feu couve: faute de soignants, au moins 120 services ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte fin mai de l'association Samu-Urgences de France.

Son président, François Braun, doit d'ailleurs rendre d'ici fin juin les conclusions de la "mission flash" que lui a confiée le chef de l'Etat, qui a promis dans un entretien à la presse régionale vendredi "des décisions d'urgence dès juillet".

La méthode ne convainc pas le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui juge dans une tribune dans Libération que "le temps des enquêtes est dépassé" et réclame "des négociations urgentes sur l'organisation du travail" pour remettre sur pied un hôpital "au bord du KO".

Attendu au tournant, François Braun a assuré devant la commission des Affaires sociales du Sénat qu'il ne produirait "pas un rapport" mais entendait bien "rédiger l'ordonnance" attendue par les hospitaliers et "faire le tri" parmi "toutes les solutions qui sont envisagées".

Certaines sont consensuelles, comme la "reconnaissance de la pénibilité" du travail de nuit, majoré de seulement un euro de l'heure pour les infirmières, et la "valorisation des actes" effectués par les médecins libéraux de garde. Mais d'autres idées inquiètent, comme l'obligation d'appeler le 15 pour filtrer l'accès aux urgences, mise en oeuvre à Cherbourg ou à Bordeaux.

A.G avec AFP