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Grippe: toutes les régions sont en phase épidémique

D’origine virale, la grippe saisonnière est une infection respiratoire aiguë très contagieuse.

D’origine virale, la grippe saisonnière est une infection respiratoire aiguë très contagieuse. - iStock - Squaredpixels

L’épidémie de grippe touche l’ensemble du territoire métropolitain et le pic national n’est toujours pas atteint, selon le dernier bulletin de Santé publique France. Les derniers chiffres disponibles font également état d'une surmortalité hivernale.

Avis à ceux qui pensait avoir échappé à l'épidémie de grippe qui sévit depuis plusieurs semaines sur le territoire: celle-ci est loin d'être terminée. Santé publique France affirme en effet que l'épidémie touche désormais l’ensemble du territoire métropolitain et certains départements d’outre-mer et que le pic national n'est pas encore atteint.

Toutefois, l'institut, qui analyse chaque semaine les données issues de son réseau de partenaires au niveau national et régional, souligne que l'épidémie paraît se stabiliser dans la plupart des régions, même si son dernier bulletin épidémiologique indique qu'une persistance du recours aux soins en médecine ambulatoire est toujours notable.

A la troisième semaine de janvier (du 16 au 22), le réseau Sentinelles a noté une moyenne de 437 consultations pour syndrome grippal pour 100.000 habitants, soit 1,3 million de consultations depuis le début de l’épidémie. Sur cette même semaine, 4.744 passages aux urgences pour une grippe ont été rapportés, dont 728 hospitalisations. Enfin, 15,7% des consultations effectuées par SOS Médecins ont eu pour motif des symptômes grippaux.

"Depuis le 1er novembre 2016, 926 cas graves de grippe admis en réanimation ont été signalés à Santé publique France", fait savoir l'établissement.

Une inquiétante surmortalité

Cependant, le nombre d’admissions hebdomadaires continue de diminuer, alors que les hôpitaux se disaient surchargés. "La plupart des patients (68%) sont âgés de 65 ans et plus. La majorité d’entre eux (92%), a des facteurs de risque et au moins 47% n’était pas vaccinée. Un virus A a été identifié chez 97% des cas", explique le Réseau Sentinelles.

Cette épidémie est en effet majoritairement due au virus A(H3N2), particulièrement sévère chez les séniors. Ainsi, Santé publique France signale que depuis le début de l’épidémie, le nombre de foyers d’infections respiratoires aiguës est élevé dans les collectivités pour personnes âgées. En tout, 1.393 d'entre eux ont été signalés, un nombre important qui confirme la vigilance particulière à maintenir dans ce type d'établissements.

Les personnes âgées de 65 ans et plus sont par ailleurs quasi-exclusivement concernées par "une hausse de la mortalité toutes causes confondues observée au niveau national depuis mi-décembre 2016". Le réseau Sentinelles estime qu'au 24 janvier 2017, le nombre de décès en excès toutes causes confondues est de 8.100, sans que la part de mortalité attribuable à la grippe puisse actuellement être estimée.

"Le nombre observé de décès tous âges confondus est supérieur au nombre attendu d’au moins +20% sur la semaine 52 (du 26 décembre au 1er janvier 2017) et de 28% sur la semaine 1 (du 2 au 8 Janvier 2017)", précise-t-il.

Il est toujours temps de se vacciner

Quant à la couverture vaccinale des personnes à risque (personnes atteintes de certaines maladies chroniques, personnes de plus 65 ans, femmes enceintes...), celle-ci est estimée à 46% lors de la dernière mise à jour du 31 décembre. Un chiffre légèrement en dessous de ce qu'avaient noté les autorités sanitaires au 31 décembre 2015 pour la saison 2015-2016 (47%).

Dans les collectivités de personnes âgées, la couverture vaccinale des résidents est estimée à 84% et celle du personnel reste faible, à 21%. La vaccination, gratuite pour ces personnes à risque, reste le meilleur moyen pour se protéger contre la grippe, en limiter les complications et le risque d’hospitalisation. Il faut attendre 15 jours après l’injection pour que le vaccin protège, et ceux qui ne se sont pas fait vacciner avant l’épidémie prennent le risque d’être infectés avant d’être protégés.

Des mesures d’hygiène simples (limitation des contacts, se laver les mains régulièrement, se couvrir la bouche et le nez quand on tousse ou éternue, utiliser des mouchoirs en papier à usage unique) contribuent également à limiter la transmission de cette maladie, qui se propage très rapidement de personne à personne. Enfin, la contamination étant favorisée par les espaces confinés et peu ventilés, il est recommandé d'aérer chaque pièce du logement tous les jours pendant au moins dix minutes.

Alexandra Bresson