BFMTV
Santé

Fermer les écoles? Pour le Conseil scientifique, c'était une mesure "extrême de dernier recours"

Une classe d'une école de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, le 14 mai 2020 (photo d'illustration)

Une classe d'une école de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, le 14 mai 2020 (photo d'illustration) - Martin Bureau-AFP

Dans un avis du 11 mars, le Conseil scientifique soulignait encore les effets délétères de la fermetures des établissements scolaires, surtout pour les élèves de primaire.

Des services de réanimation qui ont dépassé le pic de la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, un virus qui ne freine pas encore sa course, une vaccination trop lente pour modifier la donne: tel est le sombre tableau qui se dresse devant l'exécutif à quelques heures d'une allocution d'Emmanuel Macron ce mercredi soir à 20 heures.

D'après les informations de BFMTV, la piste désormais privilégiée au sommet de l'État est d'avancer les vacances scolaires afin de fermer dès ce vendredi les écoles. Une telle décision se ferait l'écho de la gravité de la situation sanitaire dans le pays. Car, de l'aveu du Conseil scientifique, "la fermeture d’écoles apparaît comme une mesure sanitaire extrême de dernier recours".

"Impact délétère sur la santé mentale et l'apprentissage"

Cette position - exprimée dans un avis transmis au gouvernement le 11 mars 2021 - est justifiée par "l’impact délétère de la fermeture des écoles sur la santé mentale des enfants et sur leur apprentissage", notent les membres du Conseil.

Et d'ajouter: "Cet impact est particulièrement important pour les enfants du primaire de milieux défavorisés. Par ailleurs, la fermeture des écoles du primaire a un retentissement économique important, obligeant les familles à organiser la garde des enfants."

Pour éviter d'en arriver à une telle extrêmité, le Conseil scientifique proposait dans cet avis d'autres mesures comme, par exemple, une "alternance une semaine sur deux de la présence au collège et au lycée". Mais, au vu de la forte poussée épidémique, l'éventail de choix semble se réduire. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a expressément réclamé la fermeture des écoles dans la capitale face à une situation sanitaire "très grave".

"Il y a besoin de prendre une mesure qui freine", a-t-elle enjoint ce mercredi matin sur BFMTV et RMC

"Mécanique de contagion" dans les écoles

Même son de cloche du côté de Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau et président de la Fédération hospitalière de France. "Le reconfinement n'est plus une option. On est à des niveaux de diffusion du virus inédits, idem pour la pression dans les hôpitaux."

Dans ce contexte, "la fermeture des écoles est une nécessité (...) quelques semaines pour avoir une mesure de freinage efficace", a-t-il déclaré sur notre antenne.

Alors qu'il essaie depuis des mois de repousser la fermeture des écoles - très mal vécue lors du premier confinement - l'exécutif peut-il encore poursuivre dans cette voie? "On voit qu'il y a une mécanique de contagion dans les établissements scolaires qui est réelle. Ne pas le regarder avec lucidité, c'est mettre la tête dans le sable", conclut Frédéric Valletoux.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV