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Santé

Etat d'urgence: une pneumologue porte plainte contre un lycée qui laisse les élèves fumer à l'intérieur

Jeunes en train de fumer. (illustration)

Jeunes en train de fumer. (illustration) - AFP

Invoquant l'état d'urgence, de nombreux lycées ont choisi de laisser les élèves fumer à l'intérieur de leurs enceintes. Une pneumologue de Lyon ne goûte pas cette entorse à la loi Evin et a porté plainte.

Pour minimiser les risques après plusieurs alertes à la bombe, de nombreux lycées autorisent désormais leurs élèves à fumer dans l'enceinte de l'établissement. La mesure, justifiée par l'état d'urgence, heurte les convictions d'une pneumologue de Lyon qui a déposé deux plaintes, l'une contre le lycée Saint-Exupéry et l'autre contre le rectorat, rapporte RTL.

"Soi-disant, c'est l'état d'urgence. On empêche nos enfants de se faire tuer devant les lycées et on les laisse se faire tuer à petit feu à l'intérieur? Comment est-ce qu'on peut ne pas respecter la loi?", dénonce le docteur Corinne Depagne.

Selon la spécialiste, les lycées font entorse à la loi Evin. Avec d'autres, l'association Alliance contre le tabac fustige cet aménagement pour les mêmes raisons. L'article L. 3511-7 du Code de la Santé publique, qui précise les modalités d'application de l'interdiction de fumer dans les lieux publics, mentionne expressément "les lieux affectés à un usage collectif, notamment scolaire".

Les chefs d'établissements invoquent la sécurité

De leur côté, les chefs d'établissements rappellent l'impératif de sécurité auquel ils estiment être soumis et voient cette pratique comme un "moindre mal". Ils ajoutent l'argument que le fait de forcer les élèves à fumer dehors n'a en rien fait reculer le tabagisme. 

Selon le Snpden-Unsa, premier syndicat des proviseurs, environ la moitié des lycées parisiens pratiqueraient cette "tolérance" et la disposition aurait aussi été prise en régions.

La mesure avait divisé le gouvernement, le ministère de l'Education nationale avançant la nécessité de protéger les lycéens face aux menaces d'attentats, tandis que le ministère de la Santé rappelait dans une lettre adressée aux proviseurs les amendes encourues.

D. N.