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Santé

Esthétique: 200 chirurgiens demandent l'arrêt de la vente libre d'acide hyaluronique

Moins lourdes que les opérations de chirurgie esthétique classiques, les injections clandestines séduisent de plus en plus de personnes.

Moins lourdes que les opérations de chirurgie esthétique classiques, les injections clandestines séduisent de plus en plus de personnes. - BRENDAN SMIALOWSKI © 2019 AFP

Les praticiens signent une tribune pour demande un plus strict encadrement dans l'usage et la délivrance de ce produit utilisé pour gonfler les lèvres et résorber les rides.

Ils appellent à un plus strict encadrement de l'acide hyaluronique. 200 chirurgiens esthétiques alertent ce jeudi sur les dérives des injections hors cadre médical de ce produit utilisé en injection pour faire gonfler les lèvres et réduire les rides. Ils demandent notamment que la substance ne soit plus disponible en vente libre.

"Nous, chirurgiens plasticiens, demandons que la vente d’acide hyaluronique et des autres produits de comblement injectables soit contrôlée, et que leur délivrance ne soit faite qu’aux médecins habilités à la pratique de ces actes", écrivent-ils dans une tribune publiée dans Le Parisien ce jeudi.

L'agence nationale de sûreté du médicament avait déjà alerté sur ces pratiques en juillet 2022, évoquant plus de 40 signalements depuis le début de l'année et rappelant les règles en matière d'autorisation des injections.

Injections illégales aux graves risques de complications

Les spécialistes dénoncent notamment des injections réalisées par personnes n'ayant pas de formations médicales et pratiquant "des actes illégaux sur la population, en particulier la plus jeune et la plus vulnérable, à grand renfort de publicité sur les réseaux sociaux".

La tribune estime que les injections hors cadre médical se sont fortement développées "depuis trois ans". Elle évoque les problèmes de santé rencontrés par les personnes ayant eu recours à ce type d'injections: "Dans certains cas, elles ont pu conduire à des septicémies, des gangrènes et des hospitalisations en réanimation, engageant le pronostic vital de jeunes patients".

"Jamais de telles complications n’avaient été recensées en France en 40 ans de pratique", écrivent les chirurgiens plasticiens.

Des victimes démunies

Dans le cas d'injections réalisées par une autre personne faisant payer ces services, les victimes n'auraient souvent pas la possibilité de porter plainte car elles subiraient des pressions, notamment des menaces physiques. Mais les auto-injections feraient également beaucoup de dégâts, notamment chez les mineurs, ce pourquoi la tribune appelle aussi à "mettre en place les moyens nécessaires pour éduquer et informer".

Glenn Gillet