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Santé

En 2023, les violences contre les pharmaciens ont bondi de 30%

Deux pharmaciennes dans une pharmacie parisienne, le 8 septembre 2020. (Photo d'illustration)

Deux pharmaciennes dans une pharmacie parisienne, le 8 septembre 2020. (Photo d'illustration) - Martin BUREAU

D'après le baromètre annuel de la sécurité du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, révélé par Le Figaro, 475 faits de violences ont été recensés en 2023, contre 366 en 2022.

Entre 2022 et 2023, les violences envers les pharmaciens ont bondi de 30%. C'est ce qu'explique le baromètre de la sécurité réalisé par le Conseil national de l'ordre des pharmaciens, révélé par Le Figaro ce mardi 9 avril. Avec 475 faits recensés en 2023, contre 366 en 2022, plus d'un pharmacien a été victime de violences par jour.

Hormis 2020, année exceptionnelle du point de vue de ces violences en raison de l'épidémie de Covid-19 (592 faits), 2023 a marqué un record au cours des cinq dernières années.

D'après ce rapport, cette explosion de violences est notamment liée aux émeutes de l'été dernier après la mort du jeune Nahel, tué par un policier après un refus d'obtempérer. Des pharmacies avaient alors été prises pour cible, et le mois de juin marque un pic dans ces faits de violences (92 faits).

Des tensions exacerbées par les pénuries

Dans le détail, 85% des faits représentent des menaces et injures "pouvant se produire en direct, par téléphone, sur internet ou les réseaux sociaux", selon le rapport, surtout quand les pharmaciens refusent de délivrer les produits demandés, en cas de difficultés de prise en charge ou de pénurie.

Les agressions physiques, elles, sont liées aux refus de délivrer les produits (18 faits) ou des vols (11). Dans 14 cas, une arme à feu ou une arme blanche ont été utilisées.

Les vols sont également très prégnants: 126 vols sur 2023 (45 cas pour de l'argent, 32 pour des produits, notamment des "stupéfiants, des anxiolytiques, des antalgiques, des anti-inflammatoires, ou encore des médicaments pouvant avoir un usage détourné et des vaccins).

Pour tous ces faits, seul environ un tiers des pharmaciens ont porté plainte. Pourquoi si peu? Les professionnels évoquent "le manque de temps, la peur des représailles, l'absence de l'identité de l'agresseur ou au contraire parce qu'il s'agit d'un patient connu, l'inutilité de déposer plainte".

Fanny Rocher