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Santé

Dépression, trouble du sommeil... Un adolescent sur deux touché par l'anxiété en France, selon un sondage

Un sondage réalisé par Ipsos pour l'entreprise Notre avenir à tous montre que plus d’un adolescent sur quatre déclare des expériences qui peuvent évoquer de troubles anxieux généralisés.

Des données alarmantes. Près d'un adolescent sur deux se dit touché par des symptômes d'anxiété, selon une étude Ipsos pour l'entreprise Notre avenir à tous, dévoilée par Le Parisien ce lundi 29 septembre. Selon cette enquête réalisée en partenariat avec la Chaire Innovation Santé de l’Essec, 49% des jeunes (11-15 ans) interrogés disent avoir ressenti une anxiété (allant de légère à sévère) dans les deux semaines précédentes.

Une légère baisse par rapport au baromètre de 2022, où 53% des adolescents interrogés disaient avoir été gênés par de l'anxiété les deux semaines précédant le questionnaire.

Qu'est-ce que l'anxiété?

Il faut différencier l'anxiété passagère des troubles anxieux. "La peur ou l'anxiété passagères sont des réactions normales", explique l'Assurance maladie sur son site. Mais "lorsque cette anxiété dure de façon excessive, on parle de troubles anxieux", est-il précisé.

L'Inserm définit les troubles anxieux par "une anxiété forte et durable sans lien avec un danger ou une menace réelle", qui perturbe le fonctionnement normal et les activités quotidiennes de la personne qui en souffre. Selon cet institut de recherche médicale public, 21% des adultes sont touchés par ces troubles au cours de leur vie et les femmes sont jusqu'à deux fois plus affectées que les hommes.

Ils débutent "majoritairement" pendant l'enfance ou à l'adolescente, mais sont souvent peu repérés avant l'âge adulte. Or, "plus les manifestations débutent tôt, plus la maladie risque d’être sévère par la suite", selon l'Inserm.

D'après le sondage réalisé par Ipsos, plus d’un adolescent sur quatre déclare des expériences qui peuvent évoquer de troubles anxieux généralisés (29%, -2 points par rapport à 2022, mais +4 points par rapport à 2021). Pour parvenir à ce constat, les sondés ont été soumis à un questionnaire de dépistage de ces troubles.

Des problèmes de sommeil récurrents

Selon le sondage Ipsos pour Notre avenir à tous, près d'un tiers des adolescents (32%) disent avoir été gênés dans leur scolarité ou leurs relations avec les autres par des symptômes d'anxiété ou de dépression. L'école crée aussi des situations assez angoissantes pour eux: 59% disent qu'il leur arrive d'être très angoissés au moment d'avoir des interrogations ou lorsqu'on leur rend des notes. 34% se disent très angoissés à l'idée d'aller en classe.

Par ailleurs, ces jeunes rencontrent pour 54% d'entre eux des problèmes de sommeil. Ils sont encore plus nombreux (68%) à s'être sentis fatigués ou avoir eu peu d'énergie dans les deux semaines précédant le sondage.

Ces problèmes pour dormir sont liés pour 47% d'entre eux à la pression des devoirs et des notes à l'école. Les autres raisons les plus invoquées sont les disputes amicales (40%), la situation familiale (33%) et le sentiment de solitude et d'isolement (26%).

39% s'ennuient en cours

Par ailleurs, 39% des sondés affirment s'ennuyer en cours, contre 36% en 2022. 49% se retrouvent aussi dans la phrase "ce que j’apprends à l’école ne me permet pas d’en savoir plus sur les sujets d’actualité qui me stressent", contre 53% en 2022.

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Ces sujets sont en priorité les violences faites aux enfants (48% sont stressés quand ils en entendent parler), l'état de la planète et de la nature (43%, contre 47% en 2022) et la situation mondiale (42%). Cette actualité n'est pas non plus toujours bien assimilée: près d'un adolescent sur deux dit ressentir de l'incompréhension face aux informations découvertes chaque jour.

Enquête menée par Ipsos pour Notre avenir à tous du 27 novembre au 12 décembre 2023 auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 adolescents âgés de 11 ans à 15 ans, construit selon la méthode des quotas (sexe et âge de l’enfant, profession du parent, région, catégorie d’agglomération).

Sophie Cazaux