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Covid-19: voit-on déjà la fin de la vague Omicron?

Dans une interview accordée à L'Express, le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer est optimiste: "une période de calme" devrait s'ouvrir "à partir de mars".

Voit-on le bout de la vague Omicron? Il est évidemment bien trop tôt pour le dire, mais certains signaux sont encourageants. Depuis l'automne et la baisse des températures, le nombre de cas de Covid-19 n'a cessé d'augmenter, à cause du variant Delta d'abord, puis du variant Omicron, encore plus contagieux. Actuellement, en France, plus de 270.000 tests positifs sont enregistrés chaque jour. Ce samedi, Santé Publique France faisait par exemple état de 329.000 cas positifs dans les dernières 24 heures, des niveaux de contaminations inédits depuis le début de la pandémie.

Mais Alain Fischer, le "monsieur vaccin" du gouvernement se montre optimiste et entrevoit une lumière au bout du tunnel à partir du mois de mars. "Nous devrions arriver à un très bon contrôle de la vague actuelle. Une période de calme devrait alors s'ouvrir devant nous", a-t-il estimé vendredi dans un entretien pour L'Express.

La raison, selon lui, "une protection assez élevée de la population". "Environ 30 millions de Français se trouvent actuellement complètement vaccinés. Ils seront probablement 45 millions d'ici là, sans compter la protection induite par l'infection. Cela permettra de contrôler la circulation du virus."

Un espoir partagé par Philippe Froguel, professeur de médecine au CHU de Lille et à l'Imperial College de Londres.

"À la fin de vague Delta qui a rempli nos lits de réanimation et du fait de la dangerosité plus faible d'Omicron, on peut s'attendre à un creux fin février, début mars", explique-t-il sur notre antenne.

Des signaux encourageants

Les deux scientifiques sont par ailleurs confortés par les dernières modélisations de l'Institut Pasteur. "On s'oriente vers des scénarios qui restent très compliqués pour l'hôpital mais qui ne sont pas les plus durs qui auraient pu survenir", explique l'établissement qui s'attend à un pic d'hospitalisations quotidiennes fin janvier.

Et les derniers chiffres semblent en effet montrer une accalmie. Delta, qui parvenait à se maintenir malgré la fulgurance d'Omicron, commence à faiblir tandis que les contaminations liées au nouveau variant semblent atteindre un plateau. "Les données suggèrent une baisse lente, mais attention, le protocole de criblage a changé donc on aura besoin de plus de temps pour confirmer cette tendance", nuance ce dimanche dans une interview au JDD Vittoria Colizza, épidémiologiste et directrice de recherche à l'Inserm.

Par ailleurs, le nombre d'entrées en soins intensifs semble commencer à décroître avec moins de 4000 patients actuellement en réanimation. À titre de comparaison, on en dénombrait 6000 en avril.

En dehors de France, aussi, la population voit vraisemblablement le bout de la vague Omicron. Selon les projections du bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe, "le pic de la vague Omicron pourrait arriver [en Europe] autour de la troisième semaine de janvier avec plus ou moins d’avance selon les pays".

La menace d'un nouveau variant

"Que va-t-il se passer après?", s'interroge cependant Philippe Froguel. Si le scientifique estime que cette vague pourrait être la dernière, plusieurs inconnues persistent. "Les Britanniques s'inquiètent par exemple d'un retour d'Omicron au début de l'été, puisqu'on sait que l'immunité est assez courte avec le coronavirus."

L'autre menace: l'émergence d'un nouveau variant. "Il pourra bien sûr toujours y avoir de nouveaux variants, mais on peut espérer qu'ils seront moins agressifs", espère de son côté Alain Fischer.

"Des restrictions persistent, un nouveau variant plus dangereux peut émerger… On est encore en phase pandémique, et on n'a pas de preuve pour dire que cette vague sera la dernière", avertit pour sa part Vittoria Colizza.
Cyrielle Cabot Journaliste BFMTV