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Santé

Covid-19: un médecin réanimateur témoigne de la détresse des proches des malades

La détresse des proches des malades du Covid-19 est l'un des nombreux aspects de la crise sanitaire que les personnels hospitaliers doivent gérer.

C'est l'une des nombreuses missions des personnels hospitaliers qui a été accentuée par la crise du Covid-19: gérer la détresse des proches des victimes. Dans une séquence poignante d'un documentaire diffusé la semaine dernière sur LCP ("Derrière nos masques") le docteur Jean-Philippe Rigaud, chef du service de réanimation du centre hospitalier de Dieppe (Seine-Maritime), exprime sa compassion à l'épouse d'un patient en réanimation. Une séquence tournée en avril 2020, au cœur de la première vague.

"Il ne souffre pas, il est sous traitement sédatif et contre la douleur. Je crains qu'il ne décède au cours de la nuit. Il n'est pas tout seul, nous sommes avec lui. Même si on ne peut plus rien pour lui, on ne l'abandonne pas, on s'occupe de lui", lui explique-t-il par téléphone, l'invitant à venir à l'hôpital accompagnée de leurs enfants pour voir une dernière fois le patient.

"Un manque de présence des proches"

"Cet appel avait été préparé", car l'état de santé du patient en question "se dégradait depuis plusieurs jours", raconte-t-il ce mardi sur BFMTV. Il explique qu'il avait promis à l'épouse de ce malade du Covid de l'appeler s'il était "inquiet, pour que les proches puissent venir à son chevet".

Le docteur Rigaud rappelle que pendant le premier confinement, la douleur des proches a été accentuée par les restrictions des visites. "Il y a eu un manque de présence des proches, (...) particulièrement dans les services de réanimation", estime-t-il.

Pour autant, ce genre de situations fait partie du "quotidien" dans ces services. "Quand on annonce 350 décès quotidiens du Covid, c'est 350 petits moments quotidiens comme celui-ci qui sont très importants individuellement", note Jean-Philippe Rigaud. "Il y a 350 personnes - soingants, médecins infimirèes ou cadres de santé - qui vont passer un coup de fil similaire au mien, dans les mêmes conditions."

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV