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Santé

Pourquoi le gouvernement a opté pour un pass vaccinal plutôt que pour la vaccination obligatoire

Un voyageur montre son pass sanitaire à la Gare de Lyon à Paris, le 9 août 2021.

Un voyageur montre son pass sanitaire à la Gare de Lyon à Paris, le 9 août 2021. - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé vendredi un débat au Parlement en janvier pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, renforçant l'incitation à se faire vacciner.

Continuer à inciter, plutôt que sanctionner. Le ministre de la Santé Olivier Véran s'est dit "convaincu" que "le pass vaccinal est plus efficace qu'un système d'amende". Sur France Inter ce samedi matin, il a défendu le débat qui est prévu en janvier pour mettre en place un pass vaccinal plutôt qu'une vaccination obligatoire, comme l'avait annoncé vendredi le Premier ministre Jean Castex.

"Les pays qui mettent en place un système d'amende pour la vaccination sont des pays qui espèrent atteindre notre taux actuel de couverture vaccinale", a d'abord justifié le ministre de la Santé pour expliquer le choix de l'exécutif de ne pas mettre en place une vaccination obligatoire.

Olivier Véran a ensuite pour la première fois reconnu samedi que le pass vaccinal est "une forme déguisée d’obligation vaccinale" dans une interview à Brut.

Le Conseil d'Etat s'était opposé à l'application du pass sanitaire "par un objectif qui consisterait à inciter les personnes concernées à se faire vacciner", précisant que le pass doit être strictement justifié par "l’intérêt spécifique de la mesure pour limiter la propagation de l’épidémie", dans un avis rendu le 19 juillet.

"Une astreinte de 100 euros par mois, ça ne changera rien"

"En discutant avec les médecins, ils sont d'accord avec moi, les patients qui sont en réanimation aujourd'hui qui n'étaient pas vaccinés, si vous leur mettez une astreinte de 100 euros par mois, comme certains pays autour de nous le font, ça ne changera rien, les gens paieront parce qu'ils sont véritablement réfractaires", s'est-il également défendu.

Évoquant les 6 millions de Français n'ayant toujours pas reçu de dose de vaccin contre la Covid-19, Olivier Véran a analysé leurs motivations.

"Certains ont peur, encore une fois. Des peurs qui ne sont pas rationnelles. Donc ça ressemble plus à une phobie finalement qu'à une peur. Certains sont dans une contestation tellement radicalisée que le simple fait qu'on leur propose la vaccination fait qu'ils le refusent", a-t-il expliqué.

"Nous voulons que les Français se fassent vacciner"

La veille, le Premier ministre avait annoncé à l'issue d'un Conseil de défense sanitaire qu'un débat aura lieu en janvier au Parlement un débat pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal qui ne pourra être activé qu'avec un schéma vaccinal complet et non plus un simple test négatif au Covid-19. Une façon de pousser encore plus les Français à se faire vacciner. "Nous assumons de faire peser la contrainte sur les non-vaccinés", avait expliqué Jean Castex.

"C'est simple, c'est clair, c'est limpide, c'est assumé, nous voulons que les Français se fassent vacciner. (...) Nous voulons éviter une vague hospitalière très forte, nous voulons ne pas faire poser de contrainte supplémentaire sur les Français qui se sont faits vacciner", a clamé Olivier Véran ce samedi sur France Inter.

La propagation du variant Omicron fait craindre une période de fêtes sous tension, alors que 240 cas de cette nouvelle mutation ont été confirmés en France jeudi et que les restrictions se multiplient en Europe à une semaine de Noël.

"Presqu'un million de vaccinations par jour" sont réalisées en moyenne en ce moment, selon Olivier Véran.

Juliette Desmonceaux