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Covid-19: manque-t-on vraiment de recul sur les vaccins à ARN messager?

Des employés testent les procédures de fabrication de l'ARN messager (ARNm) du vaccin contre le Covid-19 sur le nouveau site de production de la société allemande BioNTech, le 27 mars 2021 à Marbourg en Allemagne

Des employés testent les procédures de fabrication de l'ARN messager (ARNm) du vaccin contre le Covid-19 sur le nouveau site de production de la société allemande BioNTech, le 27 mars 2021 à Marbourg en Allemagne - Thomas Lohnes © 2019 AFP

La grande majorité des effets secondaires observés suite à l'injection d'un vaccin à ARN messager sont bénins et passagers.

C'est une plainte récurrente des opposants à la vaccination, dont plusieurs milliers ont manifesté ce samedi dans plusieurs villes françaises: on manquerait de recul sur les vaccins à ARN messager comme ceux produits par Pfizer et Moderna.

Des craintes alimentées par de rares cas d'effets secondaires graves, qui restent infiniment minoritaires, rappelle Magali Chalais, journaliste à BFMTV.

"Des réactions allergiques violentes ont été recensées, mais elle sont rarissimes, indique-t-elle. Et d’autres signaux ont été révélés par l’agence nationale de la sécurité du médicament, comme des cas de myocardites: 45 cas avec Pfizer et 7 avec Astrazeneca", ce dernier n'utilisant pas la technologie ARN Messager.

Ce dernier vaccin a également provoqué 53 cas de troubles thromboemboliques, dont 13 décès.

Mais la fréquence de ces effets secondaires est extrêmement faible, pas supérieure à celle observée pour les autres vaccins. De plus, aucune maladie rare n’a jamais été détectée plus de huit semaines après la vaccination, rappelle-t-elle.

"Depuis toute l’histoire des vaccins, nous n’avons jamais observé d’effets secondaires qui apparaissent plus de trois mois après l'injection", insiste Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l’Union Française pour une médecine libre, à l'antenne de BFMTV.

Des effets secondaires surveillés de près

De plus, la surveillance autour de ces vaccins est très active et très resserrée, rappelle Magali Chalais.

"Plus de 3 milliards de personnes ont été vaccinées, avec une pharmacovigilance, c'est-à-dire une surveillance des effets secondaires, extrêmement précise. Donc tout ce qui devait apparaître est apparu", confirme Jérôme Marty.

On dispose donc aujourd'hui d'un recul suffisant pour affirmer avec certitude que les effets secondaires graves des vaccins contre le Covid sont suffisamment rares pour ne pas remettre en cause leur utilisation dans la lutte contre le virus.

Quant aux effets secondaires non graves, ils sont plus fréquents et peuvent être une source de gêne, mais cela ne doit pas inquiéter.

"On recense une grande majorité d’effets secondaires bénins, qui sont transitoires et attendus, comme de la fatigue, de la fièvre, des douleurs au point d’injection ou des maux de tête", liste Magali Chalais.

"Ces effets sont quasiment tous temporaires, ils ne remettent pas en cause la balance bénéfice-risque de ces vaccins", conclut-elle.

Samuel Kahn