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Covid-19: les soignants se montrent prudemment optimistes sur la levée des restrictions au printemps

Un masque FFP2 - Image d'illustration

Un masque FFP2 - Image d'illustration - BARBARA GINDL / APA

Après un hiver relativement dur, qui n'est pas encore arrivé à son terme, le retour des beaux jours pourrait, selon les scientifiques, permettre d'accélérer le retour à "la vie d'avant" avec l'éventuelle fin du port du masque et la suppression du pass vaccinal.

Les beaux jours comme horizon? Invité mercredi sur l'antenne de BFMTV, le ministre des solidarités et de la Santé Olivier Véran s'est voulu optimiste quant à l'évolution de l'épidémie de Covid-19, et de son variant Omicron, sur le territoire français à moyen terme. Selon lui, un allègement de plusieurs mesures coercitives dont le port du masque en intérieur, mais aussi la fin du pass vaccinal, pourrait être envisagée au printemps si la situation le permet.

"Le masque en extérieur, c'est fait aujourd'hui, sauf sur décision des préfets. En intérieur, c'est quand le virus circule beaucoup moins. On va revivre ce moment-là, si l'épidémie suit son cours avec une baisse d'Omicron, ce sera au printemps" , a-t-il assuré.

Que pensent les scientifiques de cette échéance? Pour la plupart d'entre eux, la situation actuelle, qui consiste en une décrue des contaminations pourrait effectivement présager de jours heureux dans les semaines à venir, tout en gardant en tête que la situation peut repartir à la hausse en cas d'apparition, par exemple, d'un nouveau variant, pourrait être envisagée printemps si la situation le permet.

"Quand il dit (Olivier Véran, ndlr) 'on a passé le plus dur', il a raison pour cette vague-là. Parce qu'il y a des chiffres extérieurs à la France qui montrent un ralentissement, et chez nous au point de vue régional. Niveau hospitalisations, on observe une décrue depuis quelques jours, mais il reste des territoires encore extrêmement touchés", constate à notre antenne le docteur Jean-Louis Teboul, chef de service de médecine intensive-réanimation à l’hôpital Bicêtre (AP-HP).

"Si ça tient bon"

Quid du facteur printanier et des températures en hausse? Pour ce même Jean-Louis Teboul, il est bien réel et devrait avoir une influence certaine sur le quotidien des Français. "On va arriver vers les beaux jours. Dès l’instant ou on est au printemps, où on est dehors, la contamination baisse. L’hiver a été dur, janvier a été extrêmement dur à l’hôpital, on en sort un petit peu", confirme-t-il.

Dans sa réflexion, il est rejoint par le docteur Philippe Froguel, professeur au CHU de Lille et à l’Imperial College de Londres, qui confirme les propos d'Olivier Véran, qui estimait que le printemps était un horizon raisonnable. "Ce qu’on peut espérer, si tout se passe bien, c'est la fin de cette vague au cours de février."

"Si ça tient bon, qu’on n’a pas un autre variant encore pire que ceux qui sont arrivés, normalement au printemps, avec la chaleur qui revient, on devrait être dans une période favorable, ça veut dire que les mesures de distanciation vont progressivement disparaître. On peut être raisonnablement optimiste à condition de garder les yeux ouverts", ajoute-t-il.

Infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, Le docteur Benjamin Davido temporise quelque peu, et estime qu'il faut y aller "étape par étape." "La fin du pass vaccinal sera concomitante avec si oui ou non il existe une immunité collective suite à cette vague Omicron. On est dans l’expectative", martèle-t-il.

"On peut alors envisager une activité normale"

De manière générale, le docteur Imad Kansau, infectiologue à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, dans les Hauts-de-Seine, est d'accord pour dire que l'on peut envisager une amélioration au printemps "pourvu qu’on n'ait pas de mauvaises surprises." Sur le masque en intérieur plus précisément, ce dernier estime que la dynamique devrait être la même.

"Ça va dans le même sens. Une décrue réelle de la contamination, de la transmission et de l’entrée en hôpital et en réanimation va dans le même sens qu’une amélioration de la situation épidémique. On peut alors envisager une activité normale", prévoit-il.

Cependant, ce même Imad Kansau avertit, "il y aura encore des morts." "On va garder des patients qui ont des comorbidités, de l’immunodépression, qui très fragile, qui vont quel que soit le variant avoir le risque de développer des formes graves."

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV