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Covid-19: Pialoux juge l'"obligation vaccinale" nécessaire pour les soignants et les personnels non-médicaux

Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Tenon à Paris, a estimé mardi soir sur BFMTV qu'il allait "falloir passer par une obligation vaccinale" pour les soignants et les personnels non-médicaux.

Le gouvernement a prévenu, ce mardi, que la vaccination contre le Covid-19 pourrait devenir obligatoire pour les soignants d'ici le mois de septembre, si la couverture primo-vaccinale n'avait toujours pas atteint 80% à la rentrée. Une idée jugée nécessaire par le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Tenon à Paris. Sur BFMTV ce mardi soir, Gilles Pialoux a estimé qu'il allait "falloir passer par une obligation vaccinale" pour les soignants et les personnels non-médicaux.

"En effet, c'est ce qu'on avait prévu à l'étude: il y a un effet plafond, un effet plafond de verre qui montre que finalement dans le personnel non-médical, les aides-soignantes et les infirmières, vous n'arrivez pas à dépasser les 50%" de personnes vaccinées, déplore le chef de service de cet établissement parisien, reconnaissant qu'il existait évidement des exceptions.

Wargon ne "comprend pas les atermoiements du gouvernement"

"Dans mon service par exemple, ils ont tellement vu de Covid, qu'on est arrivés à augmenter un peu ce taux. Mais dans les Ehpad, pour le personnel non-médical, c'est un scandale et ça ne va pas pouvoir durer", note Gilles Pialoux. "Le variant indien nous a montré la barre, c'est-à-dire qu'on se rapproche de la rougeôle. Plus le virus est contagieux, plus le taux d'immunité collective est élevé, or là on est près de 80%. Et là on est très très loin du compte".

Mathias Wargon, chef des urgences de l'hôpital Delafontaine de Saint-Denis, ne "comprend pas les atermoiements du gouvernement" sur ce sujet. "Oui, je trouve ça normal que ce soit obligatoire. En septembre, en octobre, il sera beaucoup trop tard. Donc oui, quand on est en contact avec des patients, je trouve qu'on doit se faire vacciner", a-t-il déclaré, considérant que les raisons pour lesquelles certains soignants refusaient de se faire vacciner étaient "proches des complotistes". "'On ne connaît pas les effets à long-terme': mais ça, on ne le sait pas. Quand vous avez un médicament qui sort, vous ne connaissez pas les effets à 20 ans ".

Le gouvernement veut qu'"au moins 80%" des personnels des Ehpad et des hôpitaux soient vaccinés contre le Covid-19 "d'ici septembre", faute de quoi il ouvrira "la voie d'une obligation", ajoute-t-il, en désignant plus particulièrement les Ehpad et les unités de soins de longue durée (USLD) où "seuls 55% des professionnels ont reçu au moins une dose".

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV