Covid-19: êtes-vous déjà éligible à une 4e dose de vaccin?

Vendredi sur BFMTV, l'infectiologue Gilles Pialoux a appelé les Français à ne pas attendre "qu'il y ait des contraintes" pour recevoir une nouvelle dose de vaccin contre le Covid-19. Mais dans les faits, seules certaines catégories de population sont pour l'heure éligibles à cette quatrième dose.

L'épidémie de Covid-19 repart indéniablement à la hausse. Selon Santé Publique France, vendredi 24 juin, 79.262 nouveaux cas ont été confirmés en l'espace de 24 heures, soit une hausse de plus de 56% sur 7 jours. Une tendance qui se confirme à l'hôpital, où au 22 juin, les nouvelles admissions en lien avec le Covid-19 étaient en augmentation de 25,4%.

Des chiffres qui poussent le gouvernement à communiquer massivement sur la vaccination, qui reste à ce jour l'outil le plus efficace pour lutter contre l'épidémie. Et notamment sur la quatrième dose, ou deuxième dose de rappel, à laquelle certains Français sont éligibles depuis le début de l'année. La nouvelle ministre de la Santé Brigitte Bourguignon n'a d'ailleurs pas hésité jeudi 23 juin à se mettre en scène sur Twitter, recevant sa seconde dose de rappel.

Mais cette deuxième campagne de rappel n'est pour l'instant ouverte qu'à une petite partie de la population, et a toujours du mal à convaincre les concernés. Pour y voir plus clair, BFMTV.com fait le point sur ces Français déjà éligibles à une quatrième dose.

• Toutes les personnes immunodéprimées dès l'âge de 12 ans

Depuis le début de la pandémie, les personnes immunodéprimées sont présentées comme particulièrement à risques face au Covid-19. Ainsi, comme le précise le site du ministère de la Santé, toute personne immunodéprimée de plus de 12 ans ayant reçu sa dernière injection de vaccin ou ayant été contaminée par le Covid-19 il y a plus de trois mois est éligible à une deuxième dose de rappel.

Une immunodépression peut résulter d'une transplantation d'organe, d'une transplantation de moelle osseuse, mais concerne aussi les patients dialysés ou ceux atteints d'une maladie auto-immune.

• Les personnes de plus de 80 ans

Autre catégorie de Français éligible à la quatrième dose, ceux ayant 80 ans ou plus. L'annonce avait été faite par Jean Castex à la mi-mars.

La seule condition à remplir par ces derniers afin de recevoir leur deuxième rappel est, comme pour les patients immunodéprimés, d'avoir reçu leur dernière dose de vaccin ou d'avoir été infecté par le Covid-19 il y a plus de trois mois.

• Les personnes de 60 à 79 ans six mois après leur dernière injection ou infection

Les personnes de 60 à 79 ans sont également éligibles à une deuxième dose de rappel, et ceci depuis avril. Mais les conditions s'appliquant à cette catégorie de Français sont plus restrictives que celles concernant les personnes immunodéprimées ou les plus de 80 ans.

En effet, pour qu'un Français âgé entre 60 à 79 ans soit considéré comme éligible à une deuxième dose de rappel, il est impératif que sa dernière vaccination ou sa dernière infection au Covid-19 ait eu lieu il y a plus de six mois.

À noter également que pour tous les publics déjà concernés par cette nouvelle dose de rappel, l'injection se fait avec un vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna), et ceci quel que soit le vaccin utilisé précédemment.

• Et pour les autres?

Qu'en est-il de la majorité de Français qui n'est pour l'instant pas éligible à cette quatrième dose? Ceux souhaitant devancer les recommandations sanitaires peuvent-ils déjà recevoir leur deuxième dose de rappel?

Vendredi 24 avril sur BFMTV, l'infectiologue Gilles Pialoux a appelé les Français à "ne pas attendre qu'il y ait des contraintes" pour porter à nouveau le masque et prendre rendez-vous pour un deuxième rappel de vaccination. Laissant donc entendre que tous ceux souhaitant recevoir leur quatrième dose pouvaient d'ores et déjà le faire.

Mais interrogés par BFMTV.com, de nombreux professionnels de santé ont assuré vendredi qu'ils n'inoculaient la deuxième dose de rappel qu'aux Français éligibles.

"Des gens un peu stressés sont déjà venus me voir pour se faire vacciner. Mais je leur ai dit qu'ils n'étaient pas éligibles pour le moment. Il y a un intérêt médical à la vaccination. On ne le fait pas juste par plaisir", a ainsi expliqué Victor D'Abreu, propriétaire d'un cabinet infirmier à Paris.

Ceux n'entrant pas dans les catégories concernées peuvent toujours fournir une ordonnance rédigée par un professionnel de santé. Ou espérer prendre rendez-vous avec un médecin n'hésitant pas à vacciner le plus grand nombre.

Pour Jean-Paul Hamon, président d'honneur de la Fédération des Médecins de France (FMF), "il n'y a pas de contre-indication à vacciner les personnes qui ne sont pas à risque. Nous ne sommes pas dans un cas de pénurie de vaccins. Certes il faut prioriser les personnes de plus de 60 ans et celles atteintes de comorbidité, mais si quelqu'un qui ne présente pas ce profil souhaite se faire vacciner et que c'est possible, alors il faut le faire".

Jules Fresard