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Santé

Coronavirus: "à quelques unités près", les services de réanimation de l'AP-HP au point de saturation

Des patients pris en charge dans un hôpital (illustration) - Guillaume Souvant - AFP

Des patients pris en charge dans un hôpital (illustration) - Guillaume Souvant - AFP - -

La quasi totalité des 870 lits de réanimation ouverts dans les établissements de l'APHP sont occupés par des patients atteints du Covid-19. "On n'a plus de marge", s'inquiète le directeur général de l'AP-HP.

"Le nombre de patients pris en charge est quasi égal au nombre de lits de réanimation, à quelques unités près." Les mots du directeur général de l'AP-HP Martin Hirsch, prononcés au cours d'une conférence de presse ce mardi, sont limpides: avec l'afflux de nombreux patients atteints du Covid-19, ses établissements approchent dangereusement du point de saturation.

"On n'a plus de marge", s'inquiète-t-il.

Les hôpitaux de l'AP-HP disposent actuellement de 870 lits de réanimation, contre 500 habituellement. "On continue à ouvrir des lits supplémentaires", poursuit Martin Hirsch. "La semaine dernière, on était dans des conditions dîtes "d'environnement classique, relève pour sa part le Professeur Antoine Vieillard Baron. Depuis ce week-end, on envisage dans la plupart des sites des réanimations 'hors les murs', c'est à dire en dehors des chambres classiques." Le pronostic de survie des patients admis en réanimation oscille entre 50 et 55%.

Le personnel, "facteur le plus limitant"

"On avait donné le chiffre de 150 (nouveaux patients, ndlr) par jour, rembobine Martin Hirsh. L'augmentation est un peu moins rapide ces jours-ci mais nous n'avons pas assez d'éléments pour parler d'une inflexion. C'est trop tôt pour analyser les effets du confinement".

Outre le nombre de lits de réanimation, le "facteur le plus limitant" n'est autre que le personnel, estime Martin Hirsch. Si l'AP-HP a pu recevoir les renforts de paramédicaux et de soignants issus de régions moins sollicitées, "les personnels travaillent beaucoup, n'ont plus de congés, font beaucoup d'heures supplémentaires. Voilà pourquoi on en arrive à un certain nombre de transferts". Le Professeur Bruno Riou complète: "Les transferts sont une soupape de sécurité quand bien même c'est un nombre limité de patients."

Florian Bouhot