Comment reconnaître la rougeole?
L'agence nationale de santé publique a fait état ce mercredi, dans son bulletin hebdomadaire, d'une première mort dûe à la rougeole cette année. La patiente, qui ne pouvait pas être vaccinée car elle était immunodéprimée, a succombé à une encéphalite, l'une des complications graves de cette maladie très contagieuse qui a touché 350 personnes en France depuis le début de l'année.
En 2018, trois personnes sont mortes de la rougeole dans l'Hexagone: une femme de 32 ans qui n'avait jamais été vaccinée et avait contracté le virus en conduisant son père aux urgences, un homme de 26 ans atteint d'un déficit immunitaire et greffé d'un rein, qui ne pouvait être vacciné, et une jeune fille de 16 ans, greffée du coeur à 2 ans et demi, qui ne pouvait pas non plus recevoir le vaccin et son rappel.
"Contrairement aux idées reçues, la rougeole n’est pas une maladie bénigne et elle ne touche pas exclusivement les enfants", martèle l'Inpes.
Ses complications peuvent être graves. Mais comment la reconnaître, quels sont ses symptômes et les risques?
Comment l'attrape-t-on?
La rougeole est une "infection virale hautement contagieuse", rappelle Santé publique France, d'où le rôle crucial de la vaccination en cas d'épidémie. On l'attrape par voie aérienne, soit en fréquentant un malade, soit parce que le virus a persisté dans l'air ou sur une surface contaminée par des sécrétions.
Le malade est contagieux de cinq jours avant l'apparition des boutons jusqu'à cinq jours après le début de l'éruption, précise le site de l'Assurance maladie. Tout le monde peut l'attraper à tout âge s'il n'est pas vacciné.
Quels sont les symptômes?
Les symptômes ne se manifestent pas tout de suite, la période d'incubation se situant entre 10 et 12 jours, pour une éruption à 14 jours en moyenne après contamination - cela peut être bien moins. L'agence nationale de santé publique décrit alors "une fièvre à 38,5°C", une toux, rhinite et conjonctivite, et un état de "malaise général" accompagné d'une importante fatigue.
Elle peut être facilement identifiée grâce au "signe de Köplik", qui lorsqu'il est présent consiste en des tâches bleuâtres et blanchâtres sur la muqueuse buccale. Il est suivi d'une éruption cutanée, bien connue.
Une variété de complications
Plusieurs complications peuvent survenir, notamment chez des patients déjà affaiblis, chez les bébés ou chez les femmes enceintes: otite, diarrhée, laryngite, infection pulmonaire, convulsions, encéphalite (inflammation du cerveau), cécité, fausses couches, broncho-pneumonie…
Une recrudescence depuis fin 2017
- En baisse de 2012 à 2016, la maladie a connu une recrudescence depuis fin 2017 à la faveur d'une baisse de la couverture vaccinale. L'Organisation mondiale de la santé et l'Unicef ont alerté récemment face au rebond de la rougeole dans le monde. Selon l'Unicef, dix pays, dont le Brésil, l'Ukraine et la France, sont responsables de trois-quarts environ de l'augmentation totale des cas en 2018.
Dans l'Hexagone, le vaccin a été rendu obligatoire pour les enfants nés après le 1er janvier 2018. Auparavant il faisait partie des vaccins recommandés. Une première injection est faite aux 12 mois de l'enfant, suivie d'une seconde entre 16 et 18 mois. Il est remboursé à 100% pour les enfants âgés de 1 à 18 ans.