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Santé

Coeur artificiel: le deuxième patient se sent "revivre"

Le deuxième patient greffé d'un cœur artificiel a livré des nouvelles rassurantes.

Le deuxième patient greffé d'un cœur artificiel a livré des nouvelles rassurantes. - Kenzo Tribouillard - AFP

Plus de huit mois après la seconde greffe d'un coeur artificiel en France, les nouvelles du deuxième patient concerné ne cessent de se montrer encourageantes. Rentré chez-lui en janvier, il est même aujourd'hui capable de faire du vélo. Il s'est confié chez nos confrères du JDD.

"Tout reprenait vie." Le deuxième patient ayant reçu un coeur artificiel en août 2014 quelques mois après le décès d'un premier patient, s'est "senti revivre" dès le jour de l'opération et fait désormais du vélo, d'après son chirurgien.

"Pratiquement dès le jour où j'ai été opéré je me suis senti revivre. C'était assez formidable car j'ai senti tout de suite une clarté de réflexion plus nette. Tout reprenait vie", a confié le patient dans un entretien au Journal du Dimanche.

Cet homme de 69 ans préfère rester anonyme car il "ne veut pas être une bête curieuse". Opéré le 5 août 2014 à Nantes, il est rentré chez lui le 2 janvier. Une première prothèse avait été implantée le 18 décembre 2013 à Paris sur un malade de 76 ans mais ce dernier avait succombé 74 jours plus tard à la suite de l'arrêt inopiné de la machine.

"Je n'y pense même pas", témoigne le greffé

"Je marche, je me lève et je me penche dix à quinze fois chaque jour, sans problème. Je garde mon équilibre. Je ne suis pas dérangé. Je n'y pense même pas", raconte cet ancien commercial père de deux enfants et quatre fois grand-père.

Le nouveau coeur, qui fonctionne avec des batteries, "on arrive à l'oublier facilement". Toutefois, "il ne faut pas oublier de charger les batteries", précise le patient qui reste l'objet d'un suivi médical régulier.

"Quasiment depuis le début, je n'ai pas l'impression de porter quelque chose d'étranger. Ce coeur, c'est moi. Il est devenu moi", assure celui qui s'est fixé comme horizon "vingt ans après l'opération".

"Je fais du vrai vélo! Mais je fais attention dans les côtes"

Le professeur Daniel Duveau, qui a réalisé l'opération, a précisé sur notre antenne que le patient pratiquait même le vélo. "Cela a été une grande surprise pour nous. Nous lui avions bien sûr prescrit de faire du vélo d'appartement pour sa rééducation", a expliqué le chirurgien. Le greffé a dit aux médecins interloqués: "Vous dites 'vélo d'appartement'? Non, je fais du vrai vélo! Mais je fais attention dans les côtes".

Jean-Claude Cadudal, président de Carmat, la société qui a conçu et développé le coeur artificiel, avait confié en février son "besoin d'avoir plusieurs patients implantés" pour disposer de données valables sur le plan statistique mais n'a pas voulu révéler si d'autres interventions avaient été menées depuis les deux premières opérations rendues publiques.

Le coeur Carmat est actuellement dans la première des deux phases d'essais cliniques prévues avant une homologation et commercialisation de l'appareil dans l'Union européenne.

Jé. M. avec AFP