Traumatismes face aux attentats: les policiers consultent peu
9% des agents du ministère de l’Intérieur déclarent avoir été personnellement confrontés aux attentats. C’est inévitablement un peu plus que la population générale (6%) : les forces de l’ordre sont amenées à intervenir directement sur les lieux d’attaque et ont été directement touchés par les terroristes.
En revanche, parmi eux, un sur dix seulement, a consulté un médecin suite aux attentats, contre plus du tiers pour les autres personnes affectées, selon le quatrième baromètre santé prévention du ministère de l’Intérieur réalisé par l’institut CSA.
Un travail nerveusement fatiguant
"Les policiers veulent donner l’image de la force et n’acceptent pas de dévoiler leurs faiblesses, ni de s’épancher. C’est une véritable bombe à retardement", commente Marie-Pierre Janvrin, directrice de la prévention d’Intériale.
D’ailleurs, plus de neuf sur dix assurent parvenir à gérer leur stress au travail… Pourtant particulièrement important. Plus de six agents du ministère de l’Intérieur sur dix admettent tout de même que leur travail a un impact négatif sur leur moral, leur santé, leur vie familiale ou amoureuse. Et plus de sept sur dix avouent que leur activité professionnelle est nerveusement fatiguante.
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Peu optimistes
De quoi altérer, à terme, leur moral, d’autant plus qu’"aux avant-poste de la société de par leurs missions, [ils] en connaissent sans doute mieux les dysfonctionnements", suggère Intériale. Résultat, seuls 23% des agents se déclarent optimistes pour la société française (contre 29% de la population générale). Une vision ternie par "leur sentiment d’impuissance, l’impression de ne pas pouvoir agir pour améliorer la situation de leurs concitoyens", selon la mutuelle.