Un centre pour venir en aide aux policiers en burn out
En janvier 2015, un séjour de 15 jours spécial post-attentat a été mis en place à l’établissement de soins de suite et de réadaptation du Liège (Indre-et-Loire). Une nécessité pour venir en aide aux policiers les plus choqués après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher.
Un suicide par semaine
Cette année-là, marquée par les événements dramatiques, le Service de soutien psychologique opérationnel (SSPO), né en 1996 après une vague de suicides, a reçu 1153 policiers en "interventions post-événementiels".
Soit 140% de plus qu’en 2014, quand le ministère de l’Intérieur a lancé un plan de lutte contre la souffrance au travail. Il a permis de passer de 63 à 70 psychologues au SSPO pour écouter les agents, qui rechignent encore à s’épancher dans ce milieu viril. Ces deux dernières années, un policier par semaine s'est donné la mort.
Traiter le traumatisme "à la source"
"L'arme de service n'explique pas le suicide mais elle le facilite", regrette Frédérique Yonnet, directrice du centre du Courbat. Depuis septembre 2016, un atelier hebdomadaire de psychoéducation sur les troubles post-traumatiques est proposé.
"Le but est de faire prendre conscience du traumatisme et de ses répercussions comme le fait de se retourner sans cesse quand un policier s’est fait tirer dans le dos", illustre Philippe Adam, responsable de communication de l'établissement. Ainsi, l’idée est de limiter les risques de rechute après les séjours d'un à deux mois au Courbat en traitant le problème "à la source".
Mieux prévenir
D'autant que "bien souvent, les problématiques d'addictions et d'épuisement professionnel s'entremêlent", assure Frédérique Yonnet. Depuis deux ans, tous les commissaires et lieutenants en devenir passent quelques jours par la case Courbat.