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Accidents du travail, maladies professionnelles: les absents peu remplacés

Une entreprise sur trois recense des arrêts maladie liés au stress au travail.

Une entreprise sur trois recense des arrêts maladie liés au stress au travail. - msamsa7373 - CC - Flickr

Les employeurs traînent des pieds à recruter pour pallier les arrêts maladies suite à un accident du travail ou à une maladie professionnelle. C'est le résultat d'un baromètre publié le 30 novembre.

A la question "Avez-vous fait remplacer une personne en son absence pour cause d'accident du travail ou de maladie professionnelle?", 60% des employeurs ont répondu "non" cette année, contre 44% en 2016, selon le baromètre de la gestion des risques professionnels publié le 30 novembre.

Pourquoi prennent-elles de moins en moins la peine de remplacer les absents? "La pathologie ne permet plus forcément de quantifier la durée de l'arrêt. Les médecins prennent de plus en plus en compte la fatigue en parallèle et rallongent plus souvent les arrêts maladie. Dans cette incertitude, les employeurs cherchent moins à remplacer", analyse Nicolas Delannoy, directeur des risques professionnels chez Atequacy, cabinet spécialisé auteur de ce baromètre avec Singer avocats, expert en droit du travail.

Sauf que s'enclenche alors un cercle vicieux. En l'absence d'obligation de l'employeur à recourir à l'intérim ou à un CDD pour remplacer une personne en arrêt maladie, la charge de travail est répartie sur les collègues. Et là, gare à l'effet boule de neige."Les autres salariés sont en surcharge de travail et s'exposent à des risques psychosociaux", selon Nicolas Delannoy.

Une entreprise sur trois provoque du stress au travail

Les médecins s'en rendent de plus en plus compte. Un tiers des entreprises interrogées ont recensé des arrêts maladie liés aux risques psychosociaux (RPS), définis comme le "stress", la "dépression" ou encore le "burn-out". Et les conséquences sur la santé semblent de plus en plus graves puisque 13% des personnes en arrêt maladie lié à un RPS ont vu leur maladie reconnue comme professionnelle en 2017, contre 6% en 2016. Or cela relève d'un véritable parcours du combattant.

"Ce chiffre concerne uniquement les cas extrêmement graves avec des séquelles parfois irréversibles directement liés au travail: ces personnes souffrent de terreurs nocturne, de pleurs spontanés ou encore, d'agoraphobie, elles ne veulent plus avoir de contacts avec les gens", traduit Nicolas Delannoy. Derrière ces exceptions reconnues par l'Assurance maladie, il y a tous les autres. D'ailleurs, selon une autre étude réalisée par le cabinet Stimulus, près d'un quart des salariés s'estiment dans un état d'hyperstress.

>Lire aussi: Qu'est-ce que l'hyperstress dont souffre un salarié sur quatre au travail?

Rozenn Le Saint