Attentats: les ventes d'anxiolytiques augmentent en France
Après les attentats de la semaine passée en France, les Français semblent peu rassurés. En témoigne un chiffre éloquent: les ventes d'anxiolytiques ont augmenté de 18,2% depuis le vendredi 9 janvier, selon la société Celtipharm, qui recense pour Le Figaro les transactions dans 4.800 pharmacies représentatives.
La dernière fois que les Français s'étaient rués sur un médicament, c'était après la catastrophe nucléaire de Fukushima. Les ventes d'iode, préconisées en cas de rejets radioactifs, avaient alors augmenté.
Confrontation directe avec la mort
Le recours accru aux anxiolytiques n'étonne pas les spécialistes. Hélène Romano, docteur en psychopathologie jointe par BFMTV.com, y voit deux explications: "d'abord, les Français ont été confrontés directement à la mort, un événement traumatisant majeur. On a vu des images de morts en direct, et tourner en boucle. Et ensuite, beaucoup de politiques ont dit publiquement qu'il ne fallait pas avoir peur. C'est une erreur: en disant cela, on dénie le ressenti des gens, on les survictimise. Conclusion, ils ne se sentent pas normaux, et vont voir leur généraliste qui leur prescrit des anxiolytiques".
Les habitants de région parisienne sont les plus concernés par ces achats: c'est d'ailleurs à Paris et dans ses alentours qu'ont eu lieu les attentats de la semaine passée. Selon le docteur Bernard Begaud, interrogé par RTL, les anxiolytiques "sont là pour constituer un traitement de courte durée, pour des syndromes d'anxiété, d'angoisse ou d'insomnie".
Apprendre à décrypter sa peur