BFMTV
Santé

530 médicaments vitaux ont été en rupture de stock en France en 2017

L'hôpital Bichat a été victime de vols de médicaments entre février et mars (Photo d'illustration).

L'hôpital Bichat a été victime de vols de médicaments entre février et mars (Photo d'illustration). - AFP

Selon des chiffres révélés au Parisien, l'ANSM a recensé 530 médicaments "d'intérêt thérapeutique majeur" en rupture de stock ou en "tension d'approvisionnement" en 2017, soit un bond de 30% par rapport à 2016.

Comme s'il n'était déjà pas assez compliqué d'affronter une maladie grave, les patients se retrouvent de plus en plus confrontés à des pénuries de traitements. En 2017, selon des chiffres révélés par Le Parisien ce mercredi, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a recensé 530 "médicaments d'intérêt thérapeutique majeur" (MITM) en rupture de stock ou en "tension d'approvisionnement".

Appartiennent à cette catégorie les médicaments "pour lesquels une interruption de traitement met en jeu le pronostic vital des patients", "représente une perte de chance importante" pour les patients par rapport à l'évolution de la maladie, ou pour lesquels "il n’existe pas d’alternatives thérapeutiques appropriées et disponibles en quantité suffisante sur le territoire national", détaille l'agence dans son rapport 2016.

Si ce dernier notait une stabilisation des signalements sur les trois dernières années, ce nouveau nombre de 530 signe une augmentation de plus de 30% par rapport à 2016. Les causes des ruptures ou risques de ruptures de stocks sont multiples: défaut de qualité - en augmentation d'année en année -, problème d'approvisionnement des matières premières, retards… Une défaillance dans la production est la cause d'un défaut d'approvisionnement sur cinq, précise l'ANSM au Parisien.

Des patients en interruption de traitement

Le rôle de l'agence est entre autres d'anticiper et coordonner les procédures lorsqu'un médicament vient à manquer. Cela peut aller de la répartition des stocks à l'importation de traitements disponibles à l'étranger, ou encore de trouver une solution alternative. La communication auprès des professionnels de santé comme des patients figure aussi parmi ses missions.

Seulement parfois, c'est justement au patient de faire les démarches afin de pouvoir poursuivre son traitement. C'est notamment le cas de Martine, atteinte d'un cancer de la vessie, qui est soignée à l'amétycine- un médicament en rupture de stock depuis mars 2017. L'ANSM a importé une alternative, la mitomycine C, qui elle aussi a connu une "rupture totale" entre le 11 janvier et le 7 février 2018.

La patiente confie au Parisien avoir dû contacter pas moins de quatre hôpitaux dans son département pour trouver de nouveaux stocks et pouvoir continuer sa chimiothérapie.

L.A.