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Violences à Paris: Edouard Philippe défend l'action du gouvernement

Edouard Philippe, Christophe Castaner et Laurent Nunez

Edouard Philippe, Christophe Castaner et Laurent Nunez - BFMTV

Edouard Philippe était l'invité du journal de France 2 ce lundi soir. Il est revenu sur les nouvelles mesures préconisées pour assurer le maintien de l'ordre. Il est aussi monté au créneau pour affirmer que le risque de violence n'avait pas été minimisé par son gouvernement et que l'action de son ministre de l'Intérieur n'était pas en cause.

Après les débordements observés samedi à l'occasion de la manifestation parisienne des gilets jaunes sur les Champs-Elysées, l'enjeu était double: identifier la nature des manquements et établir leur origine pour en prendre la mesure. Ce lundi après-midi, en annonçant l'ensemble des dispositions prévues pour prévenir un éventuel regain de violences, Edouard Philippe a signifié le remplacement du préfet de police de Paris, Michel Delpuech, par Didier Lallement, laissant deviner ainsi la grille de lecture gouvernementale. La faute se situerait dans le camp du haut fonctionnaire plutôt que dans celui du ministre de l'Intérieur, pour sa part maintenu à son poste. Invité du journal de France 2 ce lundi soir, le Premier ministre a maintenu cette version. 

"Incompréhensible, inacceptable" 

Revenant sur la préparation de la journée de samedi, il a commenté: "La menace avait été bien identifiée. Il y avait un nombre considérable de forces de l’ordre sur place." Cependant, a-t-il aussitôt admis, "des choses n'ont pas marché". Edouard Philippe a ajouté: "La stratégie qui avait été élaborée n’a pas été mise en œuvre dans des conditions satisfaisantes". Il a explicité: "Des consignes ont été passées qui ont fait qu’on a vu beaucoup moins de tirs de LBD et les cartouches n’étaient pas celles utilisées jusque-là". Il a encore déclaré qu'on avait vu "beaucoup moins de mobilité des forces de l’ordre". 

Ce hiatus lui a paru "incompréhensible, inacceptable". "C’est pour ça que nous avons pris ces décisions. Quand la stratégie n’est pas appliquée dans de bonnes conditions, il faut en tirer les conséquences", a-t-il martelé. Mais ces conséquences ne doivent pas emporter Christophe Castaner comme il l'a alors justifié: "Non, car le sujet que nous avons constaté c’est un dysfonctionnement de stratégie. C’est pourquoi nous avons décidé un changement de préfet". 

Un préfet "qui a de la poigne"

Interrogé quant à lui sur LCI ce lundi soir, Christophe Castaner a estimé que Michel Delpuech avait été "déstabilisé par des choses qui lui ont échappé". S'il a jugé que les consignes fautives avaient "été données en-dessous du préfet de police", il a pour autant posé qu'il était "nécessaire de faire appel à un préfet qui a de la poigne, comme le préfet Lallement, qui doit remettre de l'ordre". Il a par ailleurs laissé entendre que d'autres hauts fonctionnaires de police pourraient être démis prochainement. 

Robin Verner