Soupçons d'emplois fictifs: François Fillon va "plaider la relaxe"

Deux ans après l'ouverture d'une enquête contre l'ancien candidat à la présidentielle et son épouse, les juges d'instruction ont ordonné un procès.

"On va naturellement plaider la relaxe", a réagi ce mardi Me Anthonin Lévy, l'avocat de François Fillon, invité sur notre antenne. Après deux ans d'enquête, les trois juges du pôle financier de Paris ont renvoyé le couple Fillon ainsi que l'ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale, Marc Joulaud, devant le tribunal correctionnel, dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs. 

"Une forme d'impatience"

François Fillon "a d'abord réagi sans surprise" à l'annonce de son renvoi devant le tribunal pour "détournement de fonds publics", "complicité et recel" de ce délit, "complicité et recel d'abus de biens sociaux" et "manquement aux obligations déclaratives de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique", a assuré son avocat qui a pointé "une forme de manque d'indépendance" dans la façon dont l'enquête aurait été menée, selon lui.

"Alors que cette enquête a été si longue, qu'elle a fait tant de bruits, qu'on l'accuse d'avoir perturbé la présidentielle et d'avoir peut-être changé, en un sens, le cours politique de la France, il était impensable qu'un juge vienne dire, au stade d'une instruction, qu'il n'y avait pas lieu à un procès public", a poursuivi Me Anthonin Levy. 

"Il sera intéressant, et je crois que François Fillon l'attend avec peut-être une forme d'impatience, de pouvoir enfin publiquement parler, enfin donner la totalité de sa version, répondre aux accusations qui ont été faites contre lui et pouvoir le faire enfin en tant qu'homme libre", a-t-il estimé. 

Benjamin Rieth