Sondage: Pécresse favorite en Île-de-France, à gauche depuis 17 ans

Si le premier tour des élections régionales en Île-de-France avait lieu dimanche prochain, la droite remporterait une région ancrée à gauche depuis 17 ans, selon un sondage Odoxa pour BFMTV et Le Parisien-Aujourd'hui en France. Mais la campagne est loin d'être terminée.

À deux mois des élections régionales, la droite part favorite pour remporter l'Île-de-France, ancrée à gauche depuis 17 ans, selon les résultats d'un sondage Odoxa pour BFMTV et Le Parisien-Aujourd'hui en France. La liste socialiste, conduite par Claude Bartolone, serait aujourd’hui à 24% au premier tour - soit 10 points derrière la liste de droite, menée par Valérie Pécresse -, et serait battue au second tour avec 38% des voix contre 41% en faveur de la liste Les Républicains.

Mais le match n’est pas encore joué. La campagne sera longue, les attentes des électeurs sont claires (emploi et insécurité), l’écart entre les favoris reste étroit (3 points) et Valérie Pécresse a une fragilité: Nicolas Dupont-Aignan tiendra probablement son sort entre ses mains, car sans les voix de ses électeurs du premier tour, elle aurait le plus grand mal à l’emporter au second. 

Claude Bartolone battu au second tour

L'écart entre les listes PS et LR se creuse. Si les élections régionales en Île de France avaient lieu dimanche prochain, la liste PS serait très largement distancée au 1er tour par sa principale concurrente: la liste de Claude Bartolone obtient 24% des intentions de vote, contre 34% pour celle de Valérie Pécresse.

Déliquescence des écologistes. Depuis l'entrée en lice de Claude Bartolone, il y a six mois, le retard de la gauche, dans son ensemble, s’est accentué (39% des intentions de vote pour l'ensemble de la gauche, contre 42%). Si l’extrême gauche et le Front de gauche se maintiennent à de hauts niveaux dans toutes les enquêtes (près de 10% dont 8% au seul Pierre Laurent), les écologistes sont à la peine, la liste d'Emmanuelle Cosse ne recueillant que 6% des intentions de vote (aux dernières Régionales, Cécile Duflot rivalisait presque avec Jean-Paul Huchon, enregistrant plus de 20% des voix au premier tour).

Des reports de voix favorables pour Bartolone. Près des trois-quarts des électeurs de Pierre Laurent (74%) et d’Emmanuelle Cosse (70%) comptent voter Bartolone au second tour, les autres envisageant bien plus souvent de s’abstenir que de voter Pécresse.

Des reports de voix défavorables pour Pécresse. De son côté, Valérie Pécresse semble bien moins lotie au second tour que son rival socialiste. Seulement 38% des électeurs de Nicolas Dupont-Aignan voteraient pour elle au second tour, autant voteraient pour la liste FN et un électeur sur cinq s’abstiendrait.

Un second tour catastrophique pour le PS. Au 2nd tour, Claude Bartolone serait battu de 3 points par Valérie Pécresse, qui l’emporterait avec 41% contre 38%. Si ce résultat se confirmait en décembre, ce serait un terrible coup dur pour le PS, non seulement car la région IDF est la plus importante mais aussi parce qu’elle est ancrée à gauche depuis 17 ans. Aux dernières élections régionales de 2010, Jean-Paul Huchon l’avait emporté sur cette même Valérie Pécresse sur le score de 61% contre39%.

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Des "seconds rôles" décisifs

Les "petits candidats" auront un rôle important à jouer dans cette campagne.

Succès du FN. Le Front national qui, en réunissant un électeur sur cinq (21% des intentions de vote) pourrait non seulement battre tous ses records à une élection régionale en Île-de-France, mais pourrait même dépasser sa meilleure performance électorale dans cette région (20% des voix lors des élections départementales).

Succès du Front de Gauche. De l’autre côté du spectre politique, Pierre Laurent pour le Front de Gauche, semble bien parti pour réaliser un bon score (8% des intentions de vote) sur une région qui réussit très bien à l’extrême-gauche depuis ces dernières années. Si cela se confirmait, il bonifierait de 2 points son score de 2010.

Nicolas Dupont-Aignan, faiseur de roi/reine? Avec 7% des intentions de vote, Nicolas Dupont-Aignan pourrait bien devenir le faiseur de roi en Ile-de-France. Il détient la seule réserve de voix de premier tour pour Valérie Pécresse et pourrait, soit, chèrement le monnayer s’il décidait de l’aider à l’emporter, soit, contribuer à la faire perdre s’il invitait ses électeurs à s’abstenir au second tour.

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Vote sanction

Pécresse-Bartolone, popularité similaire. La domination de Valérie Pécresse sur Claude Bartolone ne s’explique pas par une meilleure appréciation personnelle de la députée sur le Président de l’assemblée nationale. En termes de popularité, Pécresse et Bartolone font jeu égal: 34% de bonnes opinions pour elle contre 35% pour lui.

Vote sanction. Celle-ci s’explique évidemment pour une part par l’envie de sanctionner le Président et le gouvernement, en Ile de France comme ailleurs. D’ailleurs, les électeurs interrogés qui disent qu’ils voteront pour sanctionner l’exécutif sont 5 fois plus nombreux que ceux qui souhaitent effectuer un vote de soutien à la gauche au pouvoir nationalement (27% contre 5%).

Absence de dynamique du PS. Néanmoins, cette dimension nationale sera loin d’être majoritaire dans le vote des Franciliens : les deux tiers des habitants (67%) affirment qu’ils voteront avant tout en fonction d’enjeux pour la région. Le PS souffre d’un problème d’absence de dynamique : ce n’est pas tant le score de Valérie Pécresse qui progresse que celui de Claude Bartolone qui patine.

Un second tour serré. Si elle n’est pas d’actualité pour le moment, cette issue est toutefois loin d’être impossible dans deux mois. L’écart au second tour reste serré (3 points) et la campagne sera pleine de rebondissements.

L’insécurité et l’emploi, les dossiers prioritaires

Emploi et insécurité. Pour les habitants de la région Ile de France, ce sont les deux dossiers prioritaires pour la région: l’emploi (38% de citations), comme partout en France et l’insécurité (41% de citations), le dossier le plus souvent cité comme prioritaire par les habitants, bien plus qu'au niveau national.

Si les transports en commun (31% de citations) et l'éducation (26%) constituent aussi des priorités importantes, mais tel ne semble pas être le cas de la protection de l’environnement, qui arrive au dernier rang des priorités des Franciliens avec 18% de citations.

Alors que les électeurs de droite n’ont presque que l’insécurité en tête (62% de citations), ceux de gauche sont beaucoup plus éclectiques dans leurs attentes : l’emploi (36%) se dispute la part du lion avec l’éducation (33%) et les transports(31%).

Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Franciliens interrogés par Internet les 29 septembre au 2 octobre 2015. Echantillon de 1000 personnes inscrites sur les listes électorales, issu d'un échantillon représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par département et catégorie d’agglomération.

C. P.