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Sondage: une majorité relative de Français approuvent la cadence des réformes de Macron

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron - LUDOVIC MARIN / AFP

Selon le nouveau sondage "L'Opinion en direct" réalisé par l'institut Elabe, que nous publions ce mercredi, les Français approuvent à 44% le rythme des réformes engagées par l'exécutif. 20% voudraient que les choses avancent plus vite. Pourtant, ils sont également 47% à estimer que la priorité du gouvernement doit être "d'apaiser la société même si cela signifie reporter à plus tard certaines réformes".

Lorsqu'il s'agit des réformes voulues ou mises en place par l'exécutif, le cœur des Français balance. Mais une tendance se dégage. Selon le nouveau sondage "L'Opinion en direct" pour BFMTV, établi par l'institut Elabe, que nous diffusons ce mercredi, ils sont ainsi 44% à juger que "le rythme des réformes engagées par Emmanuel Macron" est "juste ce qu'il faut". Cette opinion est en progression de deux points par rapport à la précédente mesure sur le sujet, effectuée les 26 et 27 septembre derniers. A cette majorité relative, on peut ajouter un autre ensemble, en hausse de deux points, qui estiment simplement que le rythme des réformes est "trop lent".

Distancés, mais représentant tout de même une portion significative de la population, 35% de nos concitoyens affirment quant à eux que la marche est "trop rapide". Cette tendance décroche toutefois de cinq points. 20% des sondés, en revanche, décrivent la cadence comme "trop lente".

Les classes populaires estiment que l'exécutif va trop vite 

Les principaux défenseurs du rythme actuel des réformes sont les retraités, à hauteur de 50% d'entre eux, les classes moyennes pour 49%, et les cadres pour 44%. Les classes populaires, elles, y voient plutôt de la précipitation: 42% des employés et 34% des ouvriers jugent le rythme des réformes trop élevé. 20% des Français plaident, pour leur part, pour accélérer encore la cadence des réformes. Et les jeunes pèsent lourd parmi eux. Les Français âgés de 18 à 34 ans se situent ainsi bien au-delà de ce seuil: ils sont, suivant les catégories, entre 28% et 30% à émettre ce sentiment. 

L'institut Elabe a aussi sondé les électorats de la dernière présidentielle. Sans surprise, les partisans d'Emmanuel Macron sont une large majorité, 74%, à approuver la cadence des réformes. L'électorat de François Fillon rend le même écho, à hauteur de 56%. En revanche, les soutiens de Marine Le Pen sont très partagés: 38% d'entre eux (en chute de vingt points par rapport au sondage de septembre) évoquent un rythme trop rapide, 32% trop lent, et 28% s'accordent sur la vitesse des mesures.

Enfin, l'électorat de Jean-Luc Mélenchon est sans doute le plus tranché: 56% de ses sympathisants, soit un decrescendo de quatorze points cependant, désapprouvent un rythme trop rapide, tandis qu'ils ne sont que 27% à le trouver "comme il faut". 

Réforme ou apaisement: les priorités des Français 

Poser la question des réformes, et de leur rythme, c'est aussi interroger les Français sur ce qu'ils attendent du gouvernement. Or, ce second volet du sondage renvoie une impression légèrement différente du premier. En effet, 51% des sondés répondent qu'"en ce qui concerne les réformes, ils attendent en priorité que l'exécutif réforme le pays en profondeur même si cela divise les Français et provoque des mouvements sociaux importants". Mais, à l'inverse, une portion presque égale des personnes interrogées (47%) rétorquent que "la priorité de l'exécutif est qu'il rassemble les Français et apaise la société, même si cela signifie reporter à plus tard certaines mesures ou réformes qui ne font pas consensus". 

Les électeurs d'Emmanuel Macron au premier tour de la dernière présidentielle sont 69% à choisir la première option, ceux ayant choisi François Fillon 72%. 70% des électeurs ayant porté leur choix sur Jean-Luc Mélenchon défendent la position contraire. Les sympathisants de Marine Le Pen ressemblent sur ce point aux Français pris dans leur globalité: 51% disent attendre les réformes en priorité, peu importe la résonance sociale, tandis que 46% prônent l'apaisement et le rassemblement des Français. 

Echantillon de 999 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l'interviewé après stratification par région et catégorie d'agglomération. Interrogation par Internet les 27 et 28 février 2018. 

Robin Verner