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Politique

Sarkozy était "à disposition" mais Fillon ne lui a pas demandé d'assister à un meeting

Selon l'entourage de Nicolas Sarkozy, le candidat Les Républicains n'a pas invité l'ancien président, pourtant "à disposition", à prendre la parole en meeting.

Il n'y avait qu'à demander... En plus de sa vidéo de soutien à son ancien Premier ministre et un petit-déjeuner à son domicile, Nicolas Sarkozy se serait, selon son entourage, "mis à disposition de François Fillon" pour le soutenir dans cette difficile campagne. Peine perdue: le candidat Les Républicains "n'a pas demandé à ce qu'il assiste à un meeting".

Le poids des sarkozystes

Nicolas Sarkozy, qui en coulisse se dit prêt à prendre la tête de sa "famille" politique pour la bataille des législatives, ne s'est pas précipité pour soutenir un candidat pris dans la tourmente des affaires. Comme Alain Juppé, l'ancien président de la République a attendu la dernière ligne droite pour manifester son soutien au candidat, assurant un service minimum pour préserver une unité de façade au sein du parti.

L'ex président de la République a cependant profité de l'affaire Penelope pour placer ses fidèles (Eric Ciotti, Luc Chatel ou encore Christian Jacob) au sein de l'organigramme de campagne de François Fillon, jusqu'à imposer l'idée d'un ticket officieux avec François Baroin, qui l'avait soutenu lors de la primaire de la droite.

C'est que, outre le poids conservé par Nicolas Sarkozy dans les réseaux de la droite, ses anciens électeurs sont une réserve de voix potentielle de grande valeur pour François Fillon. Selon la dernière vague du sondage Cevipof - Ipsos - Sopra Steria pour Le Monde, ils sont désormais 59% à vouloir voter pour le candidat Les Républicains, soit 5% de plus qu'il y a deux semaines.

Ambiance délétère

Ce "bruit de couloir" reflète, aussi, l'ambiance délétère qui règne au sein des Républicains: alors qu'on promet "le goudron et les plumes" à François Fillon au sein même de son équipe en cas de défaite dans une élection jugée "imperdable" il y a six mois, l'omniprésence de Sens commun dans la campagne du candidat inquiète au sein du parti.

Les sifflets et huées répétés à l'encontre de Christian Estrosi lors des meetings de François Fillon n'arrangent rien à ce climat, au point que le président de la région Paca s'est inquiété de voir son parti transformé en "camp de redressement". 

Louis Nadau avec Jean-Rémi Baudot