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L'avertissement de Fillon aux électeurs de droite: "S'ils votent Le Pen, ils auront Macron"

François Fillon lors de son meeting à Nice, le 17 avril 2017.

François Fillon lors de son meeting à Nice, le 17 avril 2017. - Valery HACHE / AFP

Le candidat Les Républicains redoute que Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan attirent à eux des déçus de la droite et l'empêchent d'accéder au second tour.

Il le répète invariablement: François Fillon est persuadé de se qualifier ce dimanche 23 avril pour le second tour de la présidentielle. Dans une interview au Figaro ce jeudi, à trois jours du scrutin, le candidat de la droite affiche la même conviction.

Après l'annulation d'un entretien au journal Le Monde, qui a refusé son exigence d'éviter toute question sur les affaires, et celle de l'Entretien d'embauche avec Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC, François Fillon donne au quotidien son pronostic pour le premier tour.

"Je serai au second tour", assure-t-il. "Contre qui?", l'interroge le journal. "Je ne sais pas", concède François Fillon.

Le Pen et Dupont-Aignan en embuscade

Malgré cette assurance, l'état des lieux qu'il dresse en ces derniers instants de campagne montre aussi une certaine fébrilité. Inquiet d'un éparpillement des voix des électeurs de droite, dont certains pourraient se détourner de lui à cause des affaires, le candidat lance un avertissement: 

"S'ils votent Le Pen, ils auront Macron! Toute voix de la droite républicaine qui se porte sur le FN ou sur Nicolas Dupont-Aignan augmente le risque d'une élection de M. Macron", déclare François Fillon. 

Les derniers sondages plaçant les quatre principaux candidats dans un mouchoir de poche, l'heure est au doute dans tous les camps. Marine Le Pen, qui avait symboliquement apporté son parrainage à Henri Guaino pour la présidentielle, espère attirer à elle des éléments d'une droite "hors les murs", et quelques électeurs LR au passage.

Mais si François Fillon cite Nicolas Dupont-Aignan comme une autre menace, au même titre que la candidate frontiste, c'est parce que le candidat de Debout la France ne cache pas son intention d'attirer les déçus de François Fillon. 

Des élus LR ont rallié Nicolas Dupont-Aignan 

Voulant incarner une politique qui se situe entre celle du Front national et de Les Républicains, Nicolas Dupont-Aignan a récemment mis en avant des ralliements d'élus LR. Comme ceux de David-Xavier Weiss, le maire adjoint de Levallois-Perret, et de Christophe Beaupère, conseiller national Les Républicains et secrétaire des comités Outre-Mer, rapportés par Le Figaro.

Si Marine Le Pen lui a lancé quelques appels du pied, qu'il n'a pas clairement repoussés, Nicolas Dupont-Aignan estime que le camp Fillon veut le conduire à retirer sa candidature. Sur BFMTV, il évoquait la semaine dernière des "SMS" de menaces. Alors que certains proches du candidat LR estiment qu'il peut l'empêcher d'accéder au second tour, Nicolas Dupont-Aignan retourne le reproche, et estime que François Fillon prend "en otage" les électeurs de droite. 

"Ce ne sont pas mes 5% qui feront chuter monsieur Fillon. C'est monsieur Fillon qui a perdu la moitié de sa cote de confiance à cause de son comportement et qui a pris en otage les Français" a déclaré Nicolas Dupont-Aignan, cité par Le Lab

Charlie Vandekerkhove