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Retraites: pour 64% des Français, la mobilisation contre la réforme doit se poursuivre

SONDAGE BFMTV - Près de 7 Français sur 10 disent être toujours opposés actuellement à la réforme des retraites pourtant promulguée samedi. 45% des sondés souhaitent un durcissement du mouvement.

Poursuivre malgré tout. En dépit de la promulgation de la réforme des retraites ce samedi, plus de 6 Français sur 10 (64%) se disent en faveur de la poursuite du mouvement, selon une nouvelle enquête "L'Opinion en direct" menée par l'institut Elabe pour BFMTV et publiée ce lundi, un chiffre stable comparé à fin mars.

Parmi eux, une grande partie (45%) souhaite même que le mouvement se durcisse, une tendance en hausse de 5 points en trois semaines. Elle augmente notamment de 7 points chez les actifs pour atteindre 53% et de 7 points chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (67%). A contrario, un peu plus d'un tiers (35%) des Français veulent que le mouvement prenne fin.

64% des Français veulent que la mobilisation contre la réforme des retraites continue, selon un sondage Elabe pour BFMTV
64% des Français veulent que la mobilisation contre la réforme des retraites continue, selon un sondage Elabe pour BFMTV © BFMTV

63% des Français estiment que "le combat continue" et expriment leur "soutien" ou leur "sympathie" pour le mouvement. À l'inverse, plus du tiers des sondés (37%) estiment qu'il est temps de "tourner la page". C'est notamment le cas chez 77% des électeurs d'Emmanuel Macron, porteur de cette réforme.

Près de 7 Français sur 10 toujours opposés à la réforme

L'opposition reste globalement importante contre la réforme des retraites, alors qu'elle a été largement validée vendredi par le Conseil constitutionnel et promulguée samedi. 69% de la population dit ne pas y être favorable. Un chiffre qui reste stable, puisqu'entre 65% et 72% des Français étant opposés à la réforme depuis la mi-janvier.

Il grimpe à plus de trois quarts des actifs (76%), contre un peu plus de la moitié (52%) des retraités. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont les plus nombreux à s'opposer à la réforme (91%), tandis qu'à l'inverse, 73% des électeurs d'Emmanuel Macron soutiennent la réforme (en hausse de 10 points en un mois).

Pour 61% des Français, c'est bien Emmanuel Macron et l'exécutif qui sont tous deux tenus comme responsables du conflit social, un chiffre stable depuis fin mars. 15% estiment plutôt que les syndicats sont les premiers responsables, quand près d'un quart (23%) pointent du doigt toutes les parties.

90% des Français pensent que l'allocution de Macron ne changera rien

La promulgation de la loi dans la nuit de vendredi à samedi, très rapidement après sa validation par le Conseil constitutionnel, a déplu à une majorité de Français. Plus de 7 sondés sur 10 (71%) considèrent que cette décision du président de la République va "alimenter la colère" des Français. 28% de la population considère à l'inverse que ce choix était le bon, estimant "qu'il faut avancer et être efficace".

Face à ce large rejet, Emmanuel Macron peut-il espérer renverser la tendance, alors qu'il doit prononcer une allocution lundi à 20 heures? Peu de Français semblent y croire, puisque 9 sondés sur 10 estiment que cette prise de parole ne va pas permettre l'apaiser la situation sociale.

90% des Français pensent que l'allocution d'Emmanuel Macron ne va pas apaiser la situation, selon un sondage Elabe pour BFMTV
90% des Français pensent que l'allocution d'Emmanuel Macron ne va pas apaiser la situation, selon un sondage Elabe pour BFMTV © BFMTV

Parmi eux, près de la moitié (48%) répondent même "certainement pas". Un non catégorique très élevé. Même parmi les électeurs du chef de l'État, l'optimisme n'est pas de mise: 85% d'entre eux pensent que le discours d'Emmanuel Macron ne changera rien.

Échantillon de 1003 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet du 15 au 16 avril 2023.

Juliette Desmonceaux