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Politique

"Quasiment une stratégie du chaos": les violences policières supposées dénoncées par des députés de gauche

Des politiques de gauche dénoncent les violences policières supposément commises lors des manifestations contre la réforme des retraites. François Ruffin alerte sur ce "retour au maintien de l'ordre 'façon gilets jaunes.'"

Depuis une semaine et l'utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer sans vote à l'Assemblée nationale à la réforme des retraites, les manifestations sont quotidiennes dans plusieurs villes de France. Et beaucoup de signalements sont faits sur les réseaux sociaux sur des cas de violences policières supposées. Une situation dénoncée par de nombreux parlementaires de la Nupes.

"Quand un Français tape sur un autre Français, qu'il y en ait un qui soit policier, l'autre qui soit étudiant, ce n'est jamais la preuve d'une réussite. C'est la marque d'un échec", a ainsi déploré ce mardi soir François Ruffin sur France 5.

"Il y a là quasiment une stratégie du chaos qui est mise en place", dénonce le député de la Somme, qui voit dans les actions de la police depuis une semaine "le retour au maintien de l'ordre 'façon gilets jaunes', avec à l'arrivée des estropiés et des éborgnés."

La Défenseure des droits se dit "préoccupée"

Comme lors du mouvement des gilets jaunes en 2018-2019, de nombreux cas de violences policières supposées ont été signalés ces derniers jours à chaque manifestation, notamment grâce aux vidéos filmées par des journalistes indépendants dans les cortèges.

Une situation telle que la Défenseure des droits, qui se dit "préoccupée" et "inquiète", a alerté mardi sur les conséquences d'interpellations préventives synonymes de privation de liberté et rappelé les règles de déontologie dans le maintien de l'ordre.

Dans la journée, Amnesty International France a aussi alerté "sur le recours excessif à la force et aux arrestations abusives, signalé dans plusieurs médias."

"Ce ne sont plus des policiers. Ce sont des miliciens"

Encore ce mardi, plusieurs cas de violences policières supposées ont été recensés. À Paris, un policier a par exemple lancé une grenade en l'air en direction de la foule, qui a explosé au niveau de la tête d'un manifestant, selon les images captées par Blast.

"Ça va mal finir. Emmanuel Macron porte la responsabilité du désordre", a dénoncé Olivier Faure, député et Premier secrétaire du PS.

"Ça y est: non-content de mépriser le peuple, Macron réitère sa stratégie d'intimidation du peuple, comme à l'époque des Gilets Jaunes. Mutiler, c'est ça le projet?" abonde l'insoumis Maxime Laisney (LFI)

"Ce ne sont plus des policiers. Ce sont des miliciens. Urgence à dissoudre la BRAV-M!" écrit aussi Thomas Portes sur Twitter, relayant les images d'agents bousculant violemment Remy Buisine, journaliste pour Brut.

Les forces de l'ordre "ont un devoir d'exemplarité" dans la mobilisation contre la réforme des retraites, affirmait pourtant dans la journée Elisabeth Borne devant l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement.

Ariel Guez