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Puy-de-Dôme, Seine-Maritime: LaREM malmenée aux départementales

Photo d'illustration

Photo d'illustration - JEAN-SEBASTIEN EVRARD © 2019 AFP

La République en Marche n'a pas eu davantage de chance dans les départements que dans les régions dimanche. Au sortir des départementales, le mouvement présidentiel perd la présidence du Puy-de-Dôme et vacille en Seine-Maritime.

Dans le Puy-de-Dôme, le président du Conseil départemental, favorable à Emmanuel Macron, ne se représentait pas, sa majorité étant fracturée par son soutien à l'exécutif, tandis qu'en Seine-Maritime, le destin du mouvement présidentiel à la tête du département repose entre les mains d'un unique conseiller. Dimanche, les départementales n'ont pas été plus clémentes à LaREM que les élections régionales.

La bascule du Puy-de-Dôme

La droite a réalisé une prise historique en faisant basculer le Puy-de-Dôme, où elle a conquis plusieurs cantons traditionnellement acquis à la gauche qui dirige le département depuis plus de 20 ans. Ce bastion de la gauche n'a connu que deux alternances à droite depuis 1945: entre 1973 et 1976 puis entre 1992 et 1998.

Symboliquement, la droite a ainsi remporté à trois voix près celui de Clermont-5, fief du président sortant Jean-Yves Gouttebel, qui ne se représentait pas après 17 ans à la tête du conseil départemental. Sa majorité de gauche avait explosé lors de son dernier mandat, après son soutien à Emmanuel Macron.

Le sénateur Eric Gold, un des rares proches de Jean-Yves Gouttebel à se représenter, a été élu dans le canton de Maringues. L'élection du président de la nouvelle assemblée est prévue jeudi.

Au total l'union des Républicains et indépendants remporte 16 cantons sur 31 et devrait pouvoir compter sur le binôme qui a battu la gauche à Pont-du-Château, sans étiquette mais de sensibilité centre-droit. Contre toute attente, plusieurs cantons ancrés à gauche comme Aigueperse, Lezoux, Brassac-les-Mines, Saint-Eloy-les-Mines ou Cournon-d'Auvergne ont basculé à droite. La tâche de la droite s'avérait d'autant plus compliquée qu'elle ne présentait pas partout des binômes.

La gauche remporte 13 cantons et Clermont-Ferrand lui reste acquise, même si elle perd un canton sur les six qu'elle détenait. Alexandre Pourchon, qui menait le groupe dissident à l'assemblée départementale, avait pourtant réussi à rassembler la gauche (sauf LFI) dans la plupart des 31 cantons.

Incertitude en Seine-Maritime

Le sort de la Seine-Maritime, département présidé par un LaREM, est quant à lui susceptible de rebasculer à gauche: tout dépendra du choix d'un élu centriste qui se veut indépendant. "Je suis à la tête d'un majorité de 17 cantons" sur 35, a toutefois déclaré dimanche sur France 3 Normandie le président LaREM du conseil départemental Bertrand Bellanger. Les regards se tournaient dimanche soir vers Dominique Métot, ex-Divers-gauche réélu dimanche qui revendique son indépendance, même si il a voté les budgets de la dernière mandature.

"Nous restons indépendants, ni dans la majorité, ni dans la minorité", a réaffirmé Dominique Métot dans le quotidien Paris-Normandie entre les deux tours, "on pourrait très bien imaginer une coalition à l'allemande". Bertrand Bellanger comme le PS ont indiqué dimanche soir sur France 3 Normandie qu'ils allaient discuter avec ce conseiller départemental. La Seine-Maritime avait basculé à droite en 2015 après onze ans à gauche mais la nouvelle majorité était courte.

R.V. avec AFP