BFMTV
Politique

Départementales dans les Hauts-de-France: les sortants renforcés, le RN plonge

Le Rassemblement national n'aura donc remporté aucun conseil régional. Et il n'a pas fait mieux aux élections départementales ce dimanche. Il a même été largement défait dans les Hauts-de-France, territoire qui fait la part belle à Marine Le Pen à la présidentielle.

Dimanche, les majorités sortantes, droite en tête, ont toutes été reconduites dans les cinq départements des Hauts-de-France, où le RN enregistre aussi une lourde défaite, en particulier en Picardie où il ne compte plus aucun élu.

Dans le Nord, département le plus peuplé de France, la droite conserve sa majorité acquise en 2015, perdant toutefois deux élus avec 25 cantons sur 41. Christian Poiret, ancien vice-président du conseil départemental, gagne son duel avec le maire de Douai Frédéric Chéreau (union de la gauche) et doit succéder au président sortant Jean-René Lecerf. La gauche, évincée en 2015 gagne un canton, totalisant 32 élus. Parmi ses cantons, deux seront détenus par le PCF seul, et trois anciens bastions socialistes, dans le fief lillois de Martine Aubry, basculent dans le camp écologiste (dont un avec Génération.s).

Le RN reste absent du conseil départemental, dont l'entrée avait été barrée à LREM dès le premier tour. Sans surprise, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est élu dans son canton de Tourcoing.

Pas-de-Calais, Aisne: le RN battu dans ses fiefs

La gauche (Union de la gauche, divers gauche, PS) triomphe dans le Pas-de-Calais, l'un des départements les plus pauvres du pays, renforçant sa majorité avec 22 cantons remportés sur 39, contre 18 en 2015. Le parti communiste conserve par ailleurs deux cantons seul. Fiasco en revanche pour le RN: défait dans trois des six cantons remportés en 2015, il ne conserve que six élus, dont la patronne du parti Marine Le Pen. Les différentes entités de la droite et du centre, divisées dans le département en fin de mandat, reculent légèrement avec 12 cantons remportés, un de moins qu'en 2015.

Jean-Claude Leroy, président sortant du conseil départemental, avait été réélu dès le premier tour dans son canton de Lumbres. La ministre Brigitte Bourguignon, récemment victorieuse d'une législative partielle, sort à nouveau gagnante, avec 66,37% des suffrages à Desvres.

Revers sur toute la ligne pour le RN dans l'Aisne, un département qui avait placé Marine Le Pen en tête au second tour des présidentielles de 2017 (52,9%): après avoir ravi quatre cantons en 2015, il n'en compte désormais plus aucun écarté par un "front républicain".

Parmi les perdants, le maire RN de Villers-Cotterêts, Franck Briffaut, battu de 24 voix dans son fief par un binôme du centre. Le président de la majorité du centre et de droite, Nicolas Fricoteaux, avait, lui, été réélu dès le premier tour. Situation particulière dans le canton de Ribemont, où un binôme divers gauche a été élu mais sans le duel prévu avec un binôme rival du même camp, qui n'a pu se réinscrire dans les délais.

La mère de Sébastien Chenu perd dans l'Oise

Dans la Somme, la majorité sortante de centre-droit, conduite par Stéphane Haussoulier, plébiscité dans son canton d'Abbeville 2 (69,9% devant le RN), ressort confortée de ce scrutin. Elle gagne cinq cantons par rapport à 2015, contre deux à la gauche. Le grand perdant est le RN, qui termine bredouille, perdant le canton de Corbie, le seul remporté en 2015, au profit d'un binôme UDI (61,4% contre 38,5%).

Le "front républicain" a également joué à plein dans le canton de Péronne pour contrer l'ancien porte-parole de Génération idenditaire Damien Rieu qui était arrivé en tête au premier tour (31,5%), mais a été nettement distancé au second par un binôme divers-gauche.

Du côté de l'Oise, la droite, qui avait ravi le département au PS en 2015, a capitalisé sur son score du premier tour, remportant les 17 des 21 cantons où elle était en tête, soit deux de plus qu'en 2015. La gauche perd un canton, avec six élus. La présidente du département Nadège Lefebvre, qui aurait pu être élue dès le premier tour si le scrutin avait atteint les 25% d'inscrits, a nettement devancé le RN dans son canton de Beauvais 1 (63,1 contre 36,8%).

Le RN perd, lui, ses deux cantons de Noyon et Crépy-en-Valois, au profit respectivement du centre-droit et d'un divers gauche. La mère de Sébastien Chenu, tête de liste RN aux régionales, qui visait le canton de Méru, a été nettement battue par un binôme divers droite (64,6% contre 35,3%).

Robin Verner
Robin Verner avec AFP Journaliste BFMTV