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Politique

"Principe de fraternité": Mélenchon "épaté" par le Conseil constitutionnel

Jean-Luc Mélenchon.

Jean-Luc Mélenchon. - Boris Horvat - AFP

Ce dimanche, au micro de Europe 1, le leader de la France insoumise a fait part de son étonnement et de son contentement après la décision du Conseil constitutionnel qui a établi vendredi la fraternité comme "principe constitutionnel".

Le chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est dit dimanche "épaté" par le Conseil constitutionnel, qui a consacré vendredi comme "principe constitutionnel" la fraternité afin que l'aide désintéressée au "séjour irrégulier" des étrangers ne puisse être passible de poursuite.

"Moi qui n'aime guère les conseils constitutionnels d'une manière générale, je suis épaté, c'est le rappel d'un fondamental de l'identité républicaine", s'est réjoui Jean-Luc Mélenchon lors du Grand Rendez-vous Europe 1-CNews-Les Echos. "L'identité républicaine c'est Liberté, on connaît, Egalité, et puis Fraternité. Quand on arrive à Fraternité on pense qu'on est dans un domaine de la métaphysique, ou des sentiments", mais "il faut rappeler quels sont les principes". "Quand on vous raconte ce qu'est l'histoire d'un migrant qui se cache, qui a peur, qui meurt en cours de route ou à la frontière entre la France et l'Allemagne, ça suffit", a ajouté Jean-Luc Mélenchon, "la politique à un moment donné c'est aussi son cœur (...) et quand les gens sont en route vous n'avez pas d'autre devoir que la solidarité humaine".

L'avocat de Cédric Herrou a salué "une immense victoire"

Quant à l'impact de la décision du Conseil constitutionnel, "c'est clair que ça va poser des difficultés au ministre de l'Intérieur, mais c'est la vie, les difficultés", a-t-il ajouté, soulignant que face aux migrations, "il faut faire en sorte que les gens ne partent pas de chez eux car ils ne partent pas par plaisir". Le Conseil constitutionnel a consacré "la liberté d'aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national", en réponse à une demande de Cédric Herrou, un agriculteur devenu le symbole de l'aide aux migrants à la frontière franco-italienne, qui réclamait l'abolition du "délit de solidarité".

Son avocat, Patrice Spinosi, a salué une "immense victoire", et le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, s'est félicité que le Conseil constitutionnel n'ait pas étendu les exemptions existantes à "l'aide à l'entrée irrégulière" sur le territoire français. Cette dernière restera passible de sanctions, à la différence de l'aide au séjour ou à la circulation des migrants.

R.V. avec AFP