Principe de fraternité: "Que les valeurs de la République soient respectées", déclare Cédric Herrou

L’agriculteur, condamné pour avoir apporté son aide à des migrants, réagit à la récente décision du Conseil constitutionnel de consacrer le "principe de fraternité".

C’est une décision de justice sans précédent. Ce vendredi, le Conseil constitutionnel a consacré ce vendredi le "principe de fraternité", selon lequel une aide désintéressée au "séjour irrégulier" ne peut être passible de poursuite. Un soulagement pour Cédric Herrou, condamné à quatre mois de prison avec sursis en août dernier:

"Enfin, que les valeurs de la République soient un peu respectées", a-t-il confié à BFMTV. "En France on peut aider un peu qui on veut, quel que soit son statut administratif. On ne doit pas incriminer une personne parce qu’elle en aide une autre parce qu’elle est en situation irrégulière."

Le "devoir" d'aider

Cédric Herrou avait été reconnu coupable d’aide à l’immigration clandestine par la cour d’appel des Bouches-du-Rhône, pour avoir aidé des migrants à passer la frontière franco-italienne. "À un moment, il y a le droit français qui est là, qui doit être appliqué par les citoyens, par moi-même", s’était défendu l’agriculteur. Une position qu’il tient aujourd’hui:

"Si on a un gamin qui est seul, soit on a le devoir parce que c’est non-assistance à personne en danger, ou délaissement de mineur isolé on a le devoir de le prendre en charge."

"Il faut que l’État français respecte le droit français", conclut-il. "Et respecte notre devise aussi : 'Liberté, égalité, fraternité'."

Son avocat, Me François Surreau, estime quant à lui que "le Conseil constitutionnel a rendu une décision très importante parce qu'elle nous montre la voie":

"On ne peut pas les réprimer comme ça, c’est contraire à notre être, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut organiser un système de laisser-faire". Il salue une décision qui indique la voie "européenne", une "vision française qui combine à la fois l'humanité et l'efficacité". 

B.P.