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Présidence LR: Laurent Wauquiez, vers une victoire à la Pyrrhus?

Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez - PHILIPPE DESMAZES / AFP

Certes favori pour prendre la tête des Républicains en décembre prochain, Laurent Wauquiez pourrait provoquer la scission des Républicains en raison de sa position droitière.

Laurent Wauquiez a confiance, il sera président des Républicains. "De toute manière... je vais gagner. Il n'y a pas suspense", aurait-il lancé au début de l'été, rapporte Le Parisien. Un à un, ses rivaux potentiels pour les élections des 10 et 17 décembre se sont débinés: Xavier Bertrand d'abord, Valérie Pécresse ensuite. Mais à quoi bon régner sur des ruines?

Un risque d'explosion

En effet, la ligne droitière défendue par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes est rédhibitoire pour un certain nombre de représentants de la droite modérée, juppéistes et lemairistes en tête.

"Une partie du centre droit ne se reconnaît pas du tout dans les idées un peu eurosceptiques et conservatrices de Laurent Wauquiez. Si le parti dérive dangereusement à droite, on se posera la question de savoir si on ne refera pas quelque chose de différent", lâchait ainsi Dominique Bussereau, fidèle du maire de Bordeaux, mercredi matin sur RTL.

Alain Juppé a beau temporiser ce vendredi dans Sud Ouest, affirmant ne pas avoir de "position a priori", toutes les options restent sur la table. Alors que la situation des parlementaires dits "constructifs" et autres ministres Les Républicains reste en suspens à droite, l'élection de Laurent Wauquiez pourrait les amener à larguer les amarres.

En juillet, le chef de file des "constructifs" Thierry Solère déclarait ainsi sur notre antenne: "Ceux qui veulent entraîner Les Républicains dans un parti de droite identitaire ne sont pas membres des Républicains, à ce moment-là, je n’ai qu’à leur dire: ‘Vous n’avez qu’à aller au Front national, ils vous tendront les bras."

"Les Républicains risquent de se recroqueviller sur eux-mêmes. Le danger, c'est que les choses se passent à l'extérieur du parti", analyse Jean-François Copé dans Le Parisien.

En finir avec "l'eau tiède"

Laurent Wauquiez est conscient du danger d'explosion des Républicains. Il s'est attaché, ces dernières semaines, à donner des gages de rassemblement aux Républicains. "La question de la diversité des sensibilités est inscrite dans l'histoire de la droite. Le prochain président de LR devra veiller à leur expression", déclarait-il mi-juillet dans un entretien au Monde.

Ses soutiens au sein du parti sont moins consensuels:

"Il y aura peut-être des secousses si Laurent gagne, mais si les Ducon s'en vont, on s'en fout!", balance dans Le Parisien un ténor sarkozyste.

Le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, est à peine plus prudent: "Les convictions de Laurent Wauquiez correspondent à l'immense majorité des électeurs de droite", estime-t-il. "On a trop subi la dictature des modérés qui défendent chez les Républicains une ligne à l'eau tiède."

Le "Monsieur sécurité" des Républicains est peut-être optimiste: si la ligne "à droite toute" est bien la plus prisée chez les militants, il n'est pas acquis, en revanche, que les électeurs suivent cette droitisation, ou ne choisissent de la dépasser en passant au Front national.

Louis Nadau