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Pouvoir d'achat: pour François Ruffin, la prime Macron est une "fumisterie"

Le député qui siège sur les bancs de La France insoumise appelle à taxer les super-profits face à une inflation record. "On est revenu au temps des seigneurs. Ils pompaient la moëlle aux paysans et après ils refusaient de payer leurs impôts. C'est la même chose aujourd'hui", a jugé le parlementaire de la Somme sur BFMTV-RMC.

En plein débat sur le projet de loi sur le pouvoir d'achat, la France insoumise ne fait pas de cadeau au gouvernement et dénonce la stratégie de l'exécutif qui préfère mettre l'accent sur les primes, plutôt que sur l'augmentation des salaires, comme le réclame la gauche.

"Je me bats pour un principe simple: que les Français puissent vivre de leur salaire. (...) La réalité de cette prime Macron, c’est qu’il n’y a qu’un quart des salariés qui ont touché cette prime, souvent pour moins de 500 euros. On a affaire à une fumisterie", a jugé François Ruffin le député Picardie debout sur BFMTV qui siège sur les bancs de la France insoumise.

Ce dispositif devrait permettre de tripler la prime Macron en passant de 1000 euros maximum par salarié, ou 2000 euros en cas d'accord d'intéressement, à respectivement 3000 et 6000 euros.

"On doit sucer les super-profits"

Le premier amendement de la France insoumise déposée sur ce texte concerne d'ailleurs ce mécanisme officiellement appelée la la "prime de partage de la valeur". Elle a été rebaptisée "prime enfumage" par ses soins.

La question des super-profits est également revenue sur la table ces derniers jours. Plusieurs géants ont ainsi engrangé des bénéfices sans précédent ces derniers mois, à l'instar du géant français CMA CGM, troisième armateur mondial qui a engrangé au premier trimestre un bénéfice net record de 7,2 milliards de dollars, après un exercice 2021 clos surun bénéfice de 17,9 milliards.

"Regardez Total. On doit sucer les super-profits, ils gagnent 5 milliards d’euros sur les 3 premiers mois de l’année. Le problème, c’est que Total veut pas payer ses impôts en France. On est revenu au temps des seigneurs. Ils pompaient la moëlle aux paysans et après ils refusaient de payer leurs impôts. C'est la même chose aujourd'hui", a encore lancé François Ruffin sur BFMTV.

Lors de son interview du 14-Juillet, Emmanuel Macron a dit être d'accord sur le prinicipe d'une taxation sur les super-profits mais "pas dans la démagogie". Lors de la réunion du groupe Renaissance à l’Assemblée, ce mardi, le débat s’est d'ailleurs invité dans les discussions, malgré la position réservée de l’exécutif qui n'a inscrit dans le texte pouvoir d'achat aucune disposition allant dans ce sens.

Marie-Pierre Bourgeois