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Politique

Poisson est-il plus proche de Juppé ou de Le Pen?

Le candidat à la primaire de la droite, président du parti Chrétien-Démocrate, Jean-Frédéric Poisson.

Le candidat à la primaire de la droite, président du parti Chrétien-Démocrate, Jean-Frédéric Poisson. - JOEL SAGET / AFP

Grand inconnu révélé au public lors du premier débat entre les candidats à la primaire de la droite, Jean-Frédéric Poisson nage en eaux troubles entre les idées défendues par la droite, et celle défendues par l'extrême droite.

C’est un des principes de la primaire de la droite, les candidats perdants s’engagent à soutenir celui qui sera élu par les militants comme candidat officiel pour la présidentielle. Mais Jean-Frédéric Poisson ne semble pas vouloir jouer avec les règles du jeu. Cet ancien élève turbulent, viré de six établissements scolaires différents, n’exclut pas, en cas de second tour opposant Alain Juppé, Les Républicains, à Marine Le Pen, Front national, de voter pour la candidate frontiste.

"On verra. Plus je vois évoluer Alain Juppé, plus je me dis que le projet de société multiculturelle qui a mis la France par terre est décidément à côté de la plaque. Et puis il peut se passer beaucoup de choses en 6 mois." a déclaré lundi le candidat au magazine Lyon People

Un vote qui va contre la charte “j’adhère aux valeurs républicaines de la droite et du centre” que doivent signer ceux qui glisseront un bulletin dans l’urne pour la primaire de la droite.

Rappel à l'ordre par la Haute autorité de la primaire 

A la suite de ses propos ambigus, la Haute autorité pour la primaire de la droite a de nouveau épinglé le candidat poisson: ce dernier est sommé de s’engager à soutenir le gagnant. Jean-Frédéric Poisson, est, “comme chacun des candidats à la primaire, tenu au respect de l’engagement qu’il a souscrit de soutenir publiquement le candidat à la présidence de la République désigné à l’issue de la primaire et de prendre part à sa campagne”, rappelle la Haute autorité dans une décision publiée ce mercredi.

Juppé versus Le Pen, le combat fait rage dans le coeur du président du Parti Chrétien-Démocrate. Si le parti fondé en 2009 par Christine Boutin se définit de droite, son leader a un programme ayant quelques points commun avec celui du Front National défendu par Marine Le Pen.

Des idées communes avec Marine Le Pen 

Marine Le Pen et Jean-Frédéric Poisson plaident tous les deux pour, une fois accédés au trône, supprimer le droit du sol. C’est à dire supprimer la règle attribuant automatiquement la nationalité française pour une personne née sur le territoire français. A noter que cette mesure est aussi partagée par Jean-François Copé, chantre de la droite décomplexé.

Mais ce n’est pas le seul point sur lequel se retrouvent les candidats Poisson et Le Pen. Tous deux réclament une remise en cause des accords Schengen et un rétablissement des frontières de l’hexagone.

Autre accord: l’instauration d’un service national et universel. La candidate frontiste espère “relancer l’assimilation” et “unir la jeunesse française”, Jean-Frédéric Poisson souhaite en faire un “projet fondateur pour la jeunesse”.

Nicolas Sarkozy lui, accusé de ratisser l’électorat d’extrême droite, réclame un service militaire adapté pour tout jeune de 18 ans n’ayant ni le bas, ni un apprentissage.

Abrogation du mariage homosexuel 

C’est le seul à le réclamer à droite et cela fait pencher la balance vers l’extrême. Jean-Frédéric Poisson demande l’abrogation de la loi Taubira, autorisant le mariage pour les personnes de même sexe. “Ce n’est pas anti-républicain, ce ne sont pas des raisons religieuses, ça relève de la raison naturelle”, s’est expliqué le candidat sur Paris Première, le 19 octobre dernier.

Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé se sont eux-aussi frottés à l'abrogation, avant de changer d'avis. 

Soutenu par un parti d'extrême droite 

Comme s’il en fallait plus pour accuser le candidat de la primaire de la droite de côtoyer l’extrême droite, ce matin c’est l'oragnisation catholique intégriste Civitas qui a annoncé soutenir la candidature de Poisson. Civitas, association devenu parti, se définit d’extrême droite et s’est illustré en demandant l’abrogation du mariage pour tous ou en militant contre l’installation de migrants en centre d’accueil et d’orientation disséminés dans le pays.

Il faut cependant souligner, dans les propositions de Poisson, les points commun avec le programme d’Alain Juppé, comme l’arrêt de négociation avec la Turquie sur son entrée dans l’Union Européenne. Une idée partagée aussi par Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire.

Marine Henriot