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Troupes en Ukraine: pour Glucksmann, Macron "lance un débat qui n'a pas lieu d'être"

"Ce que la situation exige de nous aujourd'hui, ce n'est pas d'envoyer des troupes sur le terrain", a souligné le député européen sur le plateau de BFM Politique ce dimanche 17 mars.

L'envoi de troupes et des "opérations sur le terrain" en Ukraine? Après "ne pas avoir exclu" cette hypothèse il y a plusieurs semaines, Emmanuel Macron a de nouveau évoqué cette possibilité samedi, tout en ajoutant qu'il ne la "souhaite pas" et qu'il "n'en prendra pas l'initiative". Invité ce dimanche 17 mars de BFM Politique, Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place Publique pour les élections européennes, estime pour sa part que le président de la République "lance un débat aujourd'hui qui n'a pas lieu d'être".

"Ce que les Ukrainiens nous demandent, et ce que la situation exige de nous aujourd'hui, ce n'est pas d'envoyer des troupes sur le terrain", a insisté l'eurodéputé. "Personne aujourd'hui ne demande aux jeunes Français d'aller mourir pour Kiev ou pour Odessa."

Pour Raphaël Glucksmann, la priorité et "la question du moment" est "qu'au bout de deux ans de guerre, alors qu'on savait qu'il y avait une pénurie de munitions à l'horizon, on n'a pas su mobiliser notre industrie".

"J'espère qu'il n'y aura pas de changement de cap"

"Ce qui est le débat aujourd'hui, c'est qu'on arrive à produire les équipements nécessaires" pour fournir les Ukrainiens en armes et munitions et que les "206 milliards d'avoirs publics russes qui sont en ce moment gelés dans nos banques" soient saisis, a-t-il fait valoir. "Si nous faisons ce que nous devons faire aujourd'hui, nous n'aurons pas besoin" de déployer des troupes en Ukraine.

Tout en critiquant les propos du président de la République sur ce point précis, Raphaël Glucksmann "le félicite" et juge "très bien" le changement de ton d'Emmanuel Macron à l'endroit de la Russie de Vladimir Poutine.

"Emmanuel Macron a raison de souligner le caractère gravissime de la situation", a-t-il déclaré. "Enfin le président de la République a changé de cap et a pris au sérieux la menace qui pesait non seulement sur les Ukrainiens, mais sur l'ensemble des Européens."

"J'espère qu'il n'y aura pas de changement de cap", a-t-il toutefois nuancé. "Emmanuel Macron a changé de cap une dizaine de fois sur le conflit."

Vincent Gautier