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Parti socialiste

Le PS rassemblé à Poitiers, Manuel Valls en tête d'affiche

Rassuré par le vote massif en faveur de la motion portée par Jean-Christophe Cambadélis, le gouvernement se déplacera en masse à Poitiers lors du Congrès du PS. Le Premier ministre Manuel Valls sera à la tribune samedi quand la journée de dimanche sera consacrée à répondre aux attaques de Nicolas Sarkozy et à préparer les échéances régionales et présidentielles. 

La famille socialiste est réunie depuis vendredi à Poitiers, un rendez-vous surtout destiné à mettre en ordre de marche le parti pour 2017 puisque les sujets qui peuvent fâcher ont été largement évacué lors des votes des militants les semaines passés. Pour la direction du parti, les jeux sont faits avec la réélection (70% des voix) de Jean-Christophe Cambadélis au poste de premier secrétaire face à Christian Paul, qui défendait la motion des "frondeurs" et de l'aile gauche.

Mais derrière le show écrit par avance, les enjeux sont assez importants pour qu'une large partie du gouvernement face le déplacement. En clair seuls Ségolène Royal, retenue par d'autres obligations ou Emmanuel Macron, qui n'a pas sa carte au PS, sont annoncés absents. Preuve que l'exécutif veut marquer de son empreinte le rendez-vous, Manuel Valls, qui avait bravé les sifflets en aout dernier à La Rochelle, prendra la parole samedi vers midi. Outre le gouvernement, Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault seront aussi présents.

Mais le week-end socialiste de Poitiers sera aussi marqué par le vote des délégués pour une partie du Conseil national, le parlement du PS. Il est en effet composé d'un collège de 204 membres élus (au prorata du score obtenu par chaque motion) et d'un collège de 102 premiers secrétaires fédéraux.

L'Europe vendredi et la réponse à Sarkozy dimanche

Au menu des débats, le PS a voulu placer la première journée, vendredi, sous le signe de l'Europe avec le débat et l'adoption d'une "feuille de route" en vue du Congrès du Parti socialiste européen qui se tient à Budapest la semaine suivante, les 12 et 13 juin.

Le dimanche pour la clôture des débats, Jean-Christophe Cambadélis - qui "en a gardé sous le coude" dans sa riposte à Nicolas Sarkozy, dit-on à Solférino, après les attaques de l'ex-président lors du congrès de sa formation "Les Républicains" dimanche dernier - devrait "avoir des réponses fortes" à son égard.

Le premier secrétaire entend aussi prononcer une "Adresse au peuple de France" en collaboration avec les responsables des autres motions, notamment Christian Paul et Karine Berger (9,5% des voix). "Nous souhaitons mettre, dans cette adresse à destination des Français mais aussi du gouvernement, les quatre ou cinq idées ou propositions communes aux quatre motions" qui étaient en lice pour ce congrès, a affirmé à l'AFP Christian Paul, énumérant les sujets que sont "la réforme fiscale, le pacte de responsabilité, la dotation aux collectivités locales" notamment.

Les régionales et la présidentielle en ligne de mire

Reste une fois l'événement passé, à préparer l'avenir. Une fonction que devra embrasser Jean-Christophe Cambadélis. Au programme notamment les régionales de décembre, où le PS cherchera à limiter la casse en préservant quelques régions.

Et enfin la présidentielle de 2017, pour laquelle le premier secrétaire devra mettre le parti en ordre de marche, avec "rassemblement" des partis de gauche et des citoyens et, pour le PS l'émergence d'une nouvelle génération et de nouvelles idées. Le score qu'il a obtenu a rassuré l'exécutif. "Le navire est stable, stabilisé", confie-t-on dans l'entourage de Manuel Valls, où l'on veut croire que "l'action des frondeurs s'est canalisée dans le congrès".

Gage de "stabilité, de cohérence et de visibilité", avait estimé, en substance François Hollande, très probable candidat à sa succession en 2017.

Samuel Auffray avec AFP