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Politique

A La Rochelle, Valls et son équipe sous le feu des critiques

Le Premier ministre Manuel Valls et sa ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, ce samedi à La Rochelle.

Le Premier ministre Manuel Valls et sa ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, ce samedi à La Rochelle. - Mehdi Fedouach - AFP

Christiane Taubira rend visite aux frondeurs, Martine Aubry critique à distance la limitation de l'encadrement des loyers, Arnaud Montebourg défend sa ligne... L'unité du PS , thème d'un débat de l'université d'été socialiste, était loin d'être trouvée samedi.

Mauvaise journée pour Manuel Valls. Le Premier ministre n'était pas à la fête ce samedi à La Rochelle, où le Parti socialiste tient ce week-end son université d'été. Il s'attendait à la charge des "frondeurs"; peut-être moins à la présence d'une de ses ministres, Christiane Taubira, à leur conférence, ni à la rébellion à distance de la maire de Lille Martine Aubry sur l'encadrement des loyers.

La première charge, attendue, contre le Premier ministre est venue dès le début de la matinée de la part des "frondeurs". Furieux de la ligne économique "sociale-libérale" prônée par le gouvernement Valls II, ils ont profité du rendez-vous annuel de la famille socialiste pour lancer leur club au nom évocateur, "Vive la gauche".

Dès 9 heures, ils rassemblaient plusieurs centaines de personnes dans un amphithéâtre de la fac de Lettres de La Rochelle, à quelques encablures de l'université d'été du PS. Mais la vraie surprise de leur rencontre a été la brève venue de la garde des Sceaux.

Montebourg ou "l'éloge de l'intervention de l'Etat"

"J'ai été invitée il y a plusieurs semaines", s'est justifiée Christiane Taubira, semblant s'étonner que sa présence puisse surprendre. "Je crois qu'on peut entendre les débats, je ne vois vraiment pas où est le problème!" Mais alors que Manuel Valls a prôné "cohérence et la cohésion" dans son équipe renouvelée, cette présence détonne.

Dans l'après-midi, une autre charge est venue de plus loin. De Lille précisément, où Martine Aubry, grande absente du rassemblement, a réclamé par communiqué que sa ville et d'autres communes volontaires bénéficient de l'encadrement des loyers. Une mesure limitée la veille à la capitale par Manuel Valls.

Retour à La Rochelle. Arnaud Montebourg, le grand évincé du gouvernement, ne s'est pas privé de faire à la tribune "l'éloge de l'intervention de l'Etat dans l'économie". Revenant sur son limogeage, il a jugé que c'était parfois le "destin" des "hommes d'Etat" de "se faire congédier", quand ils ont "parfois - pas toujours - raison".

"Colère et déception" à EELV

Et en fin de journée, la température n'a pas baissé lors du débat crucial sur "l'unité de la gauche". D'ordinaire placide, le numéro un du PCF Pierre Laurent a fortement haussé le ton en lâchant que le contrat qu'avait passé François hollande en 2012 venait, cette semaine, d'être "déchiré devant les Français". Egalement présente, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts Emmanuelle Cosse a fait passer "un message de colère et de déception" après l'annonce de la limitation de l'encadrement des loyers.

Contraint à un exercice d'équilibriste, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a assuré que le PS n'était pas "au bord de l'implosion". Tout en appelant PCF, EELV et PRG à des "compromis"... Ce dimanche, en clôture des débats, Manuel Valls aura fort à faire pour se défendre.

Mathilde Tournier, avec AFP